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L'ONU accuse Washington de mauvais traitements

Radio-Canada

Dans un rapport très attendu, l'ONU réclame la fermeture de la prison de Guantanamo et que tous les prisonniers qui y sont détenus soient jugés ou libérés immédiatement, une demande rejetée par les États-Unis.

Les États-Unis doivent déférer rapidement devant la justice américaine tous les prisonniers détenus sur la base militaire de Guantanamo ou les libérer immédiatement.

C'est ce qu'indique un rapport de 54 pages rendu public jeudi par l'ONU, qui accuse Washington d'infliger à ces détenus des traitements qui « s'apparentent à des cas de torture » et qui violent leurs « droits à la santé ».

Le document dénonce les conditions générales de détention à Guantanamo et le recours à de mauvais traitements, notamment l'isolement cellulaire prolongé, la privation sensorielle, l'exposition à des températures extrêmes et les privations de sommeil pendant plusieurs jours consécutifs.

Il cite également certaines techniques d'interrogatoire fondées sur la discrimination religieuse, la violence « excessive » utilisée lors du transport de prisonniers ainsi que l'alimentation de force de ceux qui observent une grève de la faim.

Les auteurs du rapport, des experts indépendants désignés par la Commission des droits de l'homme de l'ONU, réclament la fermeture sans délai des installations de Guantanamo et la révocation immédiate de toutes les techniques d'interrogatoire autorisées par le Pentagone.

Ils demandent également que les États-Unis cessent d'extrader les prisonniers de Guantanamo vers des États où ils seraient susceptibles d'être torturés, et proposent que les détenus soient jugés par « un tribunal international compétent ».

À l'instar de l'ONU, le Parlement européen a demandé jeudi la fermeture de la prison de Guantanamo, et que « chaque prisonnier soit traité conformément à la législation humanitaire internationale ».

Ce n'est pas la première fois que les conditions de détentions des prisonniers de Guantanamo sont dénoncées. Les ONG de défense des droits de la personne ont à plusieurs reprises réclamé la fermeture de ce centre, situé sur une enclave américaine en sol cubain. Amnistie internationale avait même qualifié le centre de « goulag de notre temps ».

Quelque 500 prisonniers sont actuellement détenus sans procès à la base de Guantanamo. La plupart sont des membres présumés des talibans et d'Al-Qaïda et ont été capturés en Afghanistan après les attentats terroristes du 11 septembre 2001.

Washington rejette en bloc le rapport

La Maison-Blanche a rejeté, jeudi, les recommandations du rapport, affirmant que les prisonniers étaient « de dangereux terroristes ». « Nous savons que les terroristes d'Al-Qaïda sont entraînés pour essayer de disséminer de fausses affirmations », a soutenu le porte-parole, Scott McClellan.

En fait, les États-Unis avaient condamné le rapport avant même sa publication. Mercredi, le porte-parole du Département d'État, Sean McCormack, avait affirmé que le document était basé sur des « on-dit » et des « affirmations sans fondements », car aucun de ses auteurs ne s'est rendu sur place.

En effet, les cinq rapporteurs de l'ONU sur la torture ont renoncé à se rendre à la base de Guantanamo en 2005, car l'accès direct aux prisonniers leur avait été refusé à plusieurs reprises. Le Pentagone leur proposait que trois juristes se rendent sur les lieux durant une seule journée, mais sans possibilité d'interroger les détenus.

Leurs conclusions s'appuient sur des entretiens avec d'anciens détenus, des documents publics, des informations de presse, des déclarations d'avocats et un questionnaire rempli par le gouvernement américain.

Seul le Comité international de la Croix-Rouge a été autorisé à approcher les prisonniers, mais ses rapports sont confidentiels.

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