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La polémique prend de l'ampleur

Radio-Canada

La controverse entourant les caricatures de Mahomet publiées par un journal danois prend l'allure d'une crise généralisée entre les pays arabes et l'Europe.

Les caricatures de Mahomet publiées en septembre dernier par le journal danois Jyllands-Posten continuent d'enflammer les passions dans le monde arabe.

Constatant l'ampleur des répercussions, le premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, réunira vendredi les ambassadeurs en poste à Copenhague pour expliquer la position du gouvernement danois quant à cette affaire.

En septembre, le chef du gouvernement danois avait refusé de recevoir 11 ambassadeurs musulmans qui avaient sollicité une audience pour protester contre les caricatures.

Tournure violente

À Gaza, dans les territoires palestiniens, un groupe d'hommes armés du Fatah et du Jihad islamique ont écrit à la peinture sur les murs du siège de l'Union européenne « Fermé jusqu'à nouvel ordre ».

Par ailleurs, des menaces ont été proférées contre les ressortissants danois, norvégiens et français se trouvant dans la bande de Gaza. Des hommes armés ont distribué un tract où il est donné aux gouvernements danois, norvégien et français 48 heures pour présenter des excuses.

La diplomatie s'emballe

À Téhéran, le ministère des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur d'Autriche, dont le pays préside l'Union européenne, pour protester contre la publication des caricatures dans des journaux européens.

D'un autre côté, le président iranien a eu une conversation téléphonique avec le roi saoudien, en vue de réagir « avec vigueur contre ceux qui insultent le prophète ».

À Alger, l'ambassadeur français a jugé les caricatures « choquantes », tout en rappelant l'attachement de son pays au principe de la liberté d'expression.

En Angleterre, un député européen musulman a émis le voeu que cette affaire conduise à développer le dialogue entre les communautés.

L'Europe solidaire

Au beau milieu de la controverse, des journaux européens ont publié les caricatures de Mahomet, voulant ainsi démontrer leur attachement à la liberté d'expression. Le quotidien français Le Monde estime d'ailleurs dans un éditorial intitulé « Caricatures libres », que « les commandements et interdits religieux ne sauraient se situer au-dessus des lois républicaines, au risque des pires déviations et inquisitions. »

En France, le quotidien France Soir a publié en « Une » une des caricatures avec en titre « Oui, on a le droit de caricaturer Dieu ».

Cette décision a coûté au directeur son congédiement par le propriétaire du journal, qui a présenté ses regrets à la communauté musulmane.

Toute cette affaire a été traitée diversement par les médias européens. Alors que certains journaux, en Suisse, en Espagne, en Italie et en Allemagne, ont choisi de publier les caricatures, d'autres ont décidé de ne pas les publier, mais de faire une large couverture de l'événement.

Dans ce climat surchauffé, le porte-parole de la Fédération des journalistes allemands s'est dit hostile à la publication de telles caricatures. Il a précisé que le code de déontologie de la presse allemande proscrit les articles ou les images susceptibles de porter une grave atteinte « aux sentiments religieux ou moraux d'un groupe de personnes ».

Les médias arabes divisés

Même si la majorité des journaux arabes ont considéré la publication des dessins comme une provocation et une atteinte à l'islam, certains journaux ont saisi l'occasion de cette polémique pour débattre de la question.

Le journal jordanien Shihane s'est distingué en publiant trois des caricatures controversées. Son rédacteur en chef a signé un éditorial en posant la question: « Qu'est-ce qui pose plus préjudice à l'islam, ces caricatures ou bien les images d'un preneur d'otage qui égorge sa victime devant les caméras [...]? ».

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