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L'Iran ne craint pas le Conseil de sécurité

Radio-Canada

Le président iranien réaffirme le droit de son pays à la technologie nucléaire tout en menaçant de mettre un terme à sa coopération avec la communauté internationale dans ce dossier.

L'Iran menace de mettre un terme à sa coopération volontaire avec l'Agence mondiale de l'énergie atomique (AIEA) si le Conseil de sécurité de l'ONU est saisi de son programme nucléaire comme le souhaitent la troïka européenne et les États-Unis.

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a réaffirmé samedi au cours d'une conférence de presse le droit, inaliénable selon lui, de son pays à la technologie nucléaire. Il a aussi redit que Téhéran ne cherchait pas à acquérir l'arme nucléaire.

« Nous avons dit à plusieurs reprises que la nation iranienne n'a pas besoin d'armes nucléaires. Nous sommes une nation civilisée. Les gens qui cherchent à régler tous les problèmes par la force et l'intimidation sont ceux qui veulent les armes », a-t-il lancé.

« Selon les règlements du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), il est permis à toutes les nations membres de maîtriser la technologie nucléaire. [...] Aucune excuse ou stratégie ne peuvent empiéter sur ces droits, même les inspections ne devraient pas empêcher [ les nations membres] d'exercer leurs droits », a conclu le président iranien.

La menace de l'Iran survient au lendemain de l'annonce de la troïka européenne et de Washington de leur intention de saisir le Conseil de sécurité de l'ONU du dossier iranien. Ils estiment que les négociations entre l'AIEA et l'Iran sont au point mort.

La troïka européenne, formée de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni, et Washington craignent que l'Iran profite de son programme de développement nucléaire pour se doter de l'arme atomique. Ces suspicions ont été balayées du revers de la main par le président iranien qui maintient que son programme de développement nucléaire est civil et pacifique.

Amadouer la Chine et la Russie

Les pays occidentaux devraient convoquer une réunion extraordinaire de l'AIEA pour renvoyer le dossier iranien devant le Conseil de sécurité au cours des prochaines semaines. Ils souhaitent ainsi conserver une marge de manoeuvre pour discuter du dossier avec les deux autres membres permanents du Conseil de sécurité, la Russie et la Chine.

Ces deux derniers États sont plus réticents au renvoi du dossier iranien devant le Conseil de sécurité, mais ils sont également mécontents de la reprise de l'enrichissement de l'uranium annoncée jeudi par l'Iran. Une rencontre entre la troïka européenne, les États-Unis, la Russie et la Chine est prévue pour lundi à Londres.

Les pays occidentaux excluent toute forme de sanction pour le moment, ce à quoi Russes et Chinois sont de toute façon opposés. Mais la saisie du dossier par le Conseil de sécurité permettrait d'accentuer la pression sur l'Iran, qui se retrouverait ainsi un peu plus isolé.

Une coopération volontaire

Les inspections impromptues des agents de l'AIEA sur les sites nucléaires iraniens s'effectuent sur une base volontaire puisque l'Iran n'a pas entériné le Traité de non-prolifération (TNP). Ce traité international engage les pays signataires à se soumettre à des inspections impromptues de ses sites nucléaires officiels.

L'Iran a signé le TNP sous le gouvernement réformateur précédent, mais l'arrivée au pouvoir des ultraconservateurs du président Mahmoud Ahmadinejad a changé la donne et le parlement n'a toujours pas ratifié le traité.

Ces derniers ont même fait voter une loi qui prévoit la fin de la coopération de l'Iran si le dossier de son programme nucléaire est envoyé au Conseil de sécurité. « En cas d'envoi de notre dossier au Conseil de sécurité [...] le gouvernement sera obligé, conformément à la loi, de cesser toutes les mesures volontaires de coopération », a fait valoir le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki.

L'Iran collabore ainsi volontairement avec l'AIEA depuis 2003, mais la situation risque de basculer. Si l'Iran se soustrayait au protocole additionnel du TNP, « cela gênerait les capacités d'enquête de l'AIEA », a estimé un diplomate occidental. « Il est en effet beaucoup plus difficile, dans un pays sans protocole additionnel, de garantir qu'il ne mène pas un programme parallèle. »

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