Réunion de crise sur la violence
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le premier ministre Dominique de Villepin rencontre huit ministres après l'incendie de 900 voitures dans la nuit de vendredi à samedi.
Le premier ministre français, Dominique de Villepin, a convoqué samedi matin une réunion de crise pour évaluer la situation dans les zones urbaines où, depuis neuf jours, quelque 2000 véhicules ont été incendiés et 500 personnes arrêtées.
Huit ministres ont participé à la réunion, y compris le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, et le ministre délégué à la Promotion et de l'Égalité des chances, Azouz Begag.
M. Sarkozy s'était fait discret après avoir essuyé de nombreuses critiques, y compris dans son propre camp. Plusieurs députés ont réclamé sa démission, l'accusant d'avoir jeté de l'huile sur le feu par ses déclarations contre la « racaille » de banlieue.
M. de Villepin a aussi reçu le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, le plus haut représentant de l'islam en France.
Vendredi, le gouvernement français avait multiplié les consultations sur la flambée de violence et jeudi, le premier ministre avait tenu trois réunions d'urgence sur cette question.
Neuvième nuit de violence
La violence a atteint son paroxysme dans la nuit de vendredi à samedi, lorsque 897 véhicules ont été incendiés à travers la France.
Dans la région parisienne seulement, 656 véhicules ont été incendiés, dont 13 dans Paris même.
Des voitures ont également brûlé dans les quartiers défavorisés de quelques autres villes, notamment Toulouse, Rennes, Pau, Bordeaux, Lille et Strasbourg. En province cependant, les autorités assurent que la situation a été rapidement maîtrisée.
Jeudi soir, des émeutiers avaient brûlé quelque 500 voitures et une trentaine d'autobus. Ils avaient également tenté d'enflammer des entrepôts, des mairies, des écoles, un centre culturel et des commissariats de police. Des véhicules avaient également été incendiés en Normandie, en Bourgogne et dans la région de Marseille.
Les appels au calme des politiciens et des leaders communautaires pour mettre un terme à la violence n'ont rien donné.
Les jeunes émeutiers viennent en général de milieux défavorisés et sont musulmans. Ils se sentent mis à l'index de la société française en raison de leur religion ou de la couleur de leur peau.
L'événement qui a mis le feu aux poudres
Cette flambée de violence urbaine a éclaté le 27 octobre dernier à Clichy-sous-Bois après que deux adolescents de 15 et 17 ans eurent été électrocutés alors qu'ils se croyaient poursuivis par la police.
Les deux jeunes, accompagnés d'un ami, s'étaient introduits dans des installations électriques avant d'être électrocutés par une décharge émanant d'un transformateur.
Persuadés que les adolescents étaient poursuivis par des policiers au moment de leur mort, des jeunes du quartier sont aussitôt descendus dans les rues, où ils ont incendié des voitures et saccagé les lieux.
Les émeutes ont rapidement gagné d'autres quartiers défavorisés de la banlieue parisienne dans les nuits qui ont suivi.