Confrontations au Sommet des Amériques

L'ouverture du Sommet des Amériques, en Argentine, donne lieu à des manifestations pacifiques, mais aussi violentes, contre le président américain George Bush et la zone de libre-échange des Amériques.

Quelques incidents ont éclaté à l'ouverture du 4e Sommet des Amériques à Mar del Plata, en Argentine. Des échauffourées ont opposé les forces de la police aux groupes radicaux, réunis près des barrières isolant le théâtre où se rencontrent les dirigeants.

Ces manifestants, au nombre d'environ 300, avaient le visage masqué. Ils ont jeté des pierres aux policiers qui ont répliqué par des gaz lacrymogènes. Des édifices, dont une banque, ont reçu des cocktails Molotov lancés par les protestataires. Ils se sont enflammés, mais les incendies ont vite été maîtrisés.

Plus de 50 manifestants ont été interpellés. Les autorités disent ne pas savoir si les affrontements ont fait des blessés graves.

Pendant le sommet, qui doit durer tout le week-end, un important dispositif de sécurité de 8000 policiers et soldats a été prévu afin d'éviter les débordements.

Importantes manifestations pacifiques

Plus tôt dans la journée, des milliers de personnes ont manifesté contre le président Bush et la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA), projet économique défendu par les États-Unis. Environ 10 000 syndicalistes, enseignants et exclus sociaux argentins ont défilé dans les rues.

La marche a atteint son point culminant au grand stade de Mar del Plata, où le président vénézuélien, Hugo Chavez, s'est adressé aux 40 000 opposants à la ZLEA rassemblés dans le stade.

Devant une gigantesque banderole d'Ernesto Che Guevara, M. Chavez a demandé aux manifestants de l'aider à bloquer les efforts destinés à relancer les négociations sur la ZLEA. « C'est seulement unis que nous pouvons vaincre l'impérialisme et apporter une vie meilleure à nos peuples ».

Le président vénézuélien compte aussi s'adresser aux participants du Sommet du peuple, organisé en marge du Sommet des Amériques. M. Chavez a l'intention d'utiliser ce sommet continental comme tribune pour dénoncer le modèle « capitaliste et impérialiste » américain, qui exploite selon lui les économies des pays en développement.

Le célèbre joueur de soccer Diego Maradona était aux côtés du président Chavez pour l'occasion, fidèle à la promesse faite au dirigeant cubain, Fidel Castro, un de ses amis. Maradona est arrivé à Mar del Plata en matinée, par train, en compagnie d'une importante délégation. « Pour moi, c'est une fierté en tant qu'Argentin de pouvoir monter dans ce train pour rejeter cette ordure humaine qu'est Bush », a déclaré Maradona lors d'une courte conférence de presse donnée avant son départ.

L'auteur argentin et Prix Nobel de la paix Adolfo Pérez Esquivel prend également part à l'événement. « Nous sommes ici pour présenter nos propositions et nos alternatives afin de faire naître une nouvelle aube en Amérique latine », a-t-il lancé à la foule.