Mugesera demande à rester au Canada
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Invoquant des raisons humanitaires, l'avocat Guy Bertrand demande que son client soit autorisé à rester au pays pour y être jugé, plutôt que d'être renvoyé dans son pays où, selon lui, il risquerait la mort.
L'avocat Guy Bertrand demande au procureur général du Canada d'autoriser Léon Mugesera à rester au pays, pour lui éviter la torture et la mort au Rwanda.
Au lendemain du jugement de la Cour suprême donnant le feu vert à la déportation de M. Mugesera dans son pays d'origine, Me Bertrand a demandé au procureur général du Canada d'autoriser le ressortissant rwandais à rester au pays pour y être jugé.
Guy Bertrand demande au gouvernement fédéral d'utiliser la Loi sur le crime contre l'humanité, une loi spéciale qui n'a jamais été utilisée et qui permet de poursuivre un ressortissant ici même au Canada, plutôt que de l'envoyer se faire torturer ou tuer dans un autre pays.
« Nous supplions le procureur général d'utiliser cette loi, au nom de la justice, de l'intégrité, de l'humanité », a déclaré Me Bertrand, pour qui il est impossible de prêter foi aux assurances quant à la vie de son client que pourrait donner le régime de Paul Kagamé au Rwanda.
Me Bertrand s'est dit extrêmement heureux de ce que le jugement évite la déportation à la femme et aux cinq enfants de Léon Mugesera, qui ont remercié tous les gens qui les ont soutenus au cours des dix dernières années.
La famille rend hommage à son avocat
Guy Bertrand a par ailleurs rejeté le blâme que lui a adressé la Cour dans son jugement. La Cour suprême a vertement critiqué le célèbre avocat, qui avait remis en question l'intégrité des juges en faisant allusion à un présumé complot juif contre son client.
« Je ne peux pas aller en appel devant les Nations unies, donc c'est une attaque directe à ma réputation sans que j'aie droit de me défendre », a-t-il déclaré.
Les enfants Mugesera ont tour à tour pris sa défense. Lui rendant un hommage dithyrambique, l'une des filles l'a même comparé à Jésus.