Les étudiants crient leur colère
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Outrés par la proposition de règlement du ministre de l'Éducation, des dizaines de milliers d'étudiants en grève manifestent à Montréal et à Québec contre les compressions dans le programme des prêts et bourses.
La fin de non-recevoir opposée mardi par les représentants étudiants à l'offre du ministre de l'Éducation du Québec, Jean-Marc Fournier, semble avoir galvanisé les étudiants.
Plusieurs dizaines de milliers d'entre eux sont descendus dans les rues de Québec et de Montréal, mercredi, pour manifester contre les compressions dans le programme de prêts et bourses.
« Si le ministre pensait que sa proposition était pour régler quoi que ce soit, il a juste à regarder ce qui se passe dans les rues aujourd'hui, a lancé la présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Julie Bouchard. [...] Les mandats de grève continuent de se prendre et se renouvellent. »
Pour sa part, le président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Pier-André Bouchard Saint-Amant, a qualifié le moment d'« historique ».
La proposition de M. Fournier, présentée mardi soir aux fédérations étudiantes pour mettre fin au conflit, n'aura visiblement pas eu l'effet escompté. Au contraire, l'offre a plutôt renforcé l'indignation des représentants étudiants, qui ont mis fin de façon abrupte à leur rencontre avec le ministre.
Mais le gouvernement Charest a réitéré qu'il ne réinjectera pas 103 millions dans le programme de prêts et bourses. À l'heure actuelle, près de 230 000 étudiants sont en grève au Québec.
L'offre du ministre Fournier
Voici les points saillants de l'offre soumise aux étudiants par le ministre de l'Éducation:
Sont admissibles à cette dernière mesure les étudiants les moins nantis, soit ceux qui ont bénéficié d'une aide financière pendant toute la durée de leurs études ou qui ont accumulé une dette supérieure à 6070 $ pour la formation technique au collégial et 8840 $ pour le baccalauréat. Seuls les étudiants ayant décroché leur diplôme dans les délais prescrits pourront en profiter.
Avec la formule proposée par le gouvernement, un étudiant ayant complété ses études collégiales et universitaires se retrouverait avec une dette de 10 400 $ plutôt que de 19 330 $ en vertu des paramètres actuels.
Coût total des mesures en 2005: 41,5 millions de dollars, montant qui atteindra graduellement 95,5 millions en 2009.
Insuffisant pour les étudiants...
Mais les leaders étudiants ont rejeté la proposition du revers de la main. « Le calcul n'est pas long à faire pour moi [...] les étudiants sont perdants là-dedans, c'est clair et net », a soutenu M. Bouchard Saint-Amant.
Le président de la FEUQ déplore que l'offre de M. Fournier ne touche que 35 % de la population étudiante. « On oublie les gens du secondaire professionnel et les étudiants en maîtrise et au doctorat », dit-il. « Si le ministre avait vraiment voulu aider les plus démunis, il aurait remis de l'argent dans la réduction du plafond de prêts, ce qu'il n'a pas fait. »
Il a accusé le ministre Fournier de tenter de maquiller les coupures dans le programme de bourses par cette mesure, qu'il a qualifiée d'artifice.
...et pour le Parti québécois
À l'Assemblée nationale, l'opposition officielle a condamné les mesures annoncées par le ministre de l'Éducation, les jugeant carrément insuffisantes.
Le Parti québécois soutient que la seule solution acceptable serait de réinjecter les 103 millions exigés par les étudiants.