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Alcan possède une partie de la rivière Saguenay

Radio-Canada

Au début des années 1900, Québec a cédé à perpétuité plusieurs kilomètres de la rivière à la multinationale de l'aluminium. L'information, dévoilée par l'émission Zone libre, suscite des inquiétudes au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Une information dévoilée par l'équipe de Zone libre, le 5 novembre dernier, a suscité l'étonnement dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Plusieurs kilomètres de la rivière Saguenay, l'une des plus importantes au Canada, appartiennent à la multinationale Alcan, et ce, pour l'éternité.

Au début des années 1900, le gouvernement du Québec a cédé à perpétuité le lit de la rivière Saguenay à Alcan, sans condition. Depuis, entre Alma et la centrale de Shipshaw, à Saguenay, la rivière n'appartient plus aux Saguenéens.

D'habitude, les entreprises sont plutôt locataires des rivières. Elles versent alors des millions de dollars à l'État pour l'utilisation de l'eau. Comme Alcan est propriétaire de la rivière Saguenay, les redevances sont moindres.

« La ville reçoit quoi de l'utilisation de son eau?, demande le maire de Saguenay, Jean-Tremblay. À peu près rien. En plus, malgré la richesse des barrages, ils ne sont pas taxables. »

C'est qu'au fil des ans, en grande consommatrice d'électricité, Alcan a bâti son propre réseau hydroélectrique. L'entreprise possède 44 barrages au Saguenay-Lac-Saint-Jean, trois centrales sur la rivière Péribonka et trois autres sur la rivière Saguenay, pour une puissance hydroélectrique presque équivalente à celle du grand barrage LG4, dans le nord du Québec.

La puissance de la rivière Saguenay est telle que si les trois barrages d'Alcan n'alimentaient pas ses usines, ils pourraient desservir une population de plus d'un million de personnes.

La situation révèle l'importance des privilèges accordés à Alcan. Mais l'information est révélée au moment où la multinationale de l'aluminium, qui emploie 88 000 personnes dans 60 pays, reconnaît que sa croissance ne se fera plus au Québec, mais à l'étranger.

Tandis que les profits d'Alcan grimpent, les emplois dans la région diminuent. Certains dénoncent cette situation et demandent au gouvernement du Québec d'agir. L'économiste Marc-Urbain Proulx, de l'Université du Québec à Chicoutimi, réclame ni plus ni moins que la nationalisation du lit de la rivière, « en retour d'une compensation juste et équitable pour Alcan ».

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