Garderies: Québec impose de nouvelles compressions
Prenez note que cet article publié en 2004 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le gouvernement Charest réduit le budget de 2,6 %, soit des compressions équivalentes à celles de 2003. La décision sème l'inquiétude chez les associations représentant les services de garde.
Moins d'un mois après la divulgation d'une étude révélant d'importantes lacunes dans la qualité des services de garde au Québec, le gouvernement Charest effectue de nouvelles compressions dans les garderies privées et les centres de la petite enfance (CPE).
Le quotidien Le Devoir rapporte que des réductions budgétaires de 2,6 %, soit des compressions équivalentes à celles de 2003, ont été annoncées par Québec lors de la présentation des règles budgétaires, la semaine dernière.
Les compressions se traduiront par un manque à gagner de 15 538 $ pour un centre de la petite enfance de 60 places sur un budget total de 683 000 $. De plus, selon les calculs de l'Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE), les coûts de système ne sont pas absorbés entièrement, ce qui représente 2,22 %, soit un autre manque à gagner de 12 800 $.
La nouvelle a semé l'inquiétude, voire la grogne, chez les deux associations représentant les services de garde. L'AQCPE et l'Association des garderies privées dénoncent les compressions, estimant qu'elles auront un effet certain sur la qualité.
Carole Théberge n'est pas d'accord
Bien qu'elle reconnaisse que son ministère impose une nouvelle compression de 2,6 %, la ministre déléguée à la Famille et à l'Enfance, Carole Théberge, ne partage pas l'analyse de l'AQCPE sur l'évaluation des coûts de système.
Elle estime qu'il y a plutôt une augmentation de budget de 1,7 %, ce qui correspond à l'augmentation des frais alloués directement à la garde des enfants avant les compressions.
Au mois de juin dernier, l'opposition officielle déposait à l'Assemblée nationale une étude réalisée par l'Institut de la statistique du Québec, intitulée « Grandir en qualité ». L'enquête soulignait qu'au privé, 40 % des enfants fréquentent un établissement dont la qualité d'ensemble « ne correspond pas aux principes du programme éducatif ».
Le réseau des CPE s'en tirait à peine mieux, puisque le quart des enfants fréquentaient un CPE qui obtenait la note « passable ».
Commandée par le gouvernement précédent, l'enquête avait été menée auprès de 900 services de garde dans tous les coins du Québec. Après avoir refusé de la rendre publique, la ministre avait désavoué l'étude, annonçant son plan d'amélioration de la qualité des services sans tenir compte de ces résultats.