Québec ouvre la porte à l'exportation de l'eau
Prenez note que cet article publié en 2004 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le ministre de l'Environnement du Québec, Thomas Mulcair, songe à faire de l'exploitation de l'eau une source de revenus pour les régions.
Le ministre de l'Environnement du Québec, Thomas Mulcair, aurait l'intention de rouvrir le dossier sur l'exportation de l'eau en vrac.
Lors d'un discours prononcé lundi, à Montréal, sur le bilan de la Commission de coopération environnementale de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), le ministre a laissé entendre qu'il était ouvert à l'idée d'exporter de l'eau douce à grande échelle.
Cette activité économique pourrait, selon Thomas Mulcair, devenir un outil de développement économique important pour les régions du Québec. Il a d'ailleurs ajouté que la question pourrait être de nouveau débattue dans les forums qu'organise actuellement le gouvernement libéral dans les régions.
Changement radical par rapport aux péquistes
Le ministre opère ainsi une volte-face au ministère de l'Environnement. En 1999, le gouvernement péquiste avait institué une loi décrétant un moratoire sur l'exportation d'eau en vrac. Lors de la dernière campagne électorale, les libéraux s'étaient engager à respecter intégralement cette Politique nationale de l'eau.
Questionné sur sa nouvelle position sur la question, Thomas Mulcair a déclaré: « Il y a suffisamment de science pour nous permettre de savoir qu'est-ce qui peut être extrait. En ce moment, beaucoup d'eau est embouteillée, il n'y a même pas une redevance sur l'eau. Est-ce que régionalement les gens pourraient, avec une redevance, aller chercher quelque chose en exploitant la ressource ou est-ce que le débat est tabou ? »
Une question très délicate
La question de l'exploitation commerciale à grande échelle de l'eau soulève hostilité et passion au Québec depuis plusieurs années. Si certains voient dans les formidables réserves d'eau douce de la province un source de revenus importante, d'autres craignent que le gouvernement n'abdique sa compétence sur la gestion de l'eau douce s'il en fait une marchandise.
Car l'eau, comme d'autres marchandises exportées, serait soumise aux règles de l'ALENA et son exploitation possiblement donnée à des intérêts privés en bout de ligne. « Jamais, on ne se mettrait dans une position où on ne pourrait pas protéger notre ressource, a indiqué Thomas Mulcair. Mais je veux que le débat ait lieu. »