Alfonso Gagliano démis de ses fonctions
Prenez note que cet article publié en 2004 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
À quelques minutes de la publication du rapport de la vérificatrice générale sur le scandale des commandites, le gouvernement fédéral annonce l'annulation de l'affectation de l'ancien ministre au poste d'ambassadeur au Danemark.
Le bureau du ministre des Affaires étrangères, Bill Graham, a annoncé par voie de communiqué l'annulation de l'affectation d'Alfonso Gagliano à titre d'ambassadeur au Danemark. Le communiqué précise qu'il a été demandé à M. Gagliano de revenir au Canada. On s'attend d'autre part à ce que le gouvernement lance une enquête publique sur le scandale des commandites.
Le gouvernement annoncera cette dernière mesure après le dépôt du rapport de la vérificatrice générale, qui traite en partie de cette affaire. La publication du rapport aura lieu à 14 heures.
Mme Fraser devait à l'origine présenter son rapport avant Noël, mais la transition du pouvoir à Ottawa l'a obligée à reporter l'événement. L'abolition du programme de commandites a été l'une des premières mesures annoncées par Paul Martin à son arrivée à la tête du gouvernement.
Des millions en subventions
Entre 1997 et 2002, une centaine de millions de dollars (sur un budget total de 250 millions pour le programme) ont été accordés en subventions à des firmes de publicité proches du Parti libéral du Canada pour promouvoir le fédéralisme au Québec, à la suite de la mince victoire de cette option lors du référendum d'octobre 1995. C'est Alfonso Gagliano qui pilotait le programme controversé, à l'époque où il était ministre des Travaux publics et lieutenant de Jean Chrétien au Québec.
La GRC enquête de son côté sur une firme montréalaise, Communication Coffin, qui aurait présenté de fausses factures totalisant près de deux millions de dollars. Le président de la firme, Paul Coffin, fait face à des accusations relativement à cette affaire. Les révélations au sujet des trois rapports presque identiques remis au gouvernement par la firme montréalaise Groupaction, pour un montant de 600 000 dollars, ont contribué à mettre en lumière les irrégularités dans l'application du programme de commandites.
Dans un rapport préliminaire publié en 2002, la vérificatrice générale avait conclu que les fonctionnaires responsables du programme avaient «contrevenu à presque toutes les règles» de la saine administration.
Le reportage de Patrice Roy