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Le calme est revenu à Kanesatake

Radio-Canada

Les Mohawks qui retenaient une soixantaine de policiers à l'intérieur du poste local les ont laissé sortir. Ils ont également démantelé les barrages qui bloquaient la route 344.

À Kanesatake, au nord de Montréal, la soixantaine de policiers confinés au poste de police depuis plus de 30 heures ont pu enfin quitter les lieux, mardi soir, et toutes les barricades sur la route 344 ont été démantelées.

Les deux groupes qui s'affrontent dans ce conflit ont accepté qu'une nouvelle force de police, formée de 30 agents de la paix mohawks des réserves de Kahnawake et d'Akwesasne, assure la sécurité publique à Kanesatake de façon intérimaire.

Ce sont d'ailleurs ces policiers qui ont escorté leurs collègues que les dissidents empêchaient de sortir du poste de police depuis lundi après-midi.

Ces policiers resteront en place tant qu'on n'aura pas trouvé de solution politique à la crise. Ils ont également pour mandat d'enquêter sur l'incendie de la maison du grand chef du Conseil de bande, James Gabriel, et sur les actes de vandalisme autour du poste de police.

Ce dénouement fait suite à une longue journée de négociations entre les porte-parole des gouvernements provincial et fédéral et leurs interlocuteurs autochtones, représentés surtout par les membres de la commission de police de Kanesatake.

Le calme est donc revenu à Kanesatake, mais la crise qui déchire cette communauté autochtone est loin d'être réglée. L'opposition au grand chef James Gabriel reste vive et ses adversaires croient avoir remporté une victoire avec le départ du chef de police Terry Isaac, qui venait d'être nommé par M. Gabriel.

Le ministre de la Sécurité publique du Québec, Jacques Chagnon, a d'ailleurs confirmé que James Gabriel n'avait pas participé aux négociations, bien qu'il en ait été tenu au courant.

La contrebande de tabac enflamme Kanesatake

C'est la contrebande de cigarettes qui est à la base de cette crise. Des cigarettes de marque «Native», «Seneca» ou «Bronco» sont fabriquées aux États-Unis par des Mohawks de la réserve d'Akwesasne, située à la frontière canado-américaine, et qui chevauche l'État de New York, le Québec et l'Ontario.

Le tabac est ensuite transporté vers Kanesatake où il est revendu, hors taxes, à des clients qui, pour la plupart, sont des Blancs, en violation flagrante des lois canadiennes.

Pour mettre fin à ce trafic, le grand chef du Conseil de bande de Kanesatake, James Gabriel, a congédié le chef de police, Tracy Cross, qu'il accusait de fermer les yeux sur la vente illégale de cigarettes. Le chef Gabriel a embauché une soixantaine de policiers autochtones d'autres communautés autochtones, qui ont fait irruption dans le poste de police.

C'est ce qui a suscité l'ire d'une trentaine de Mohawks, qui se sont massés autour du bâtiment pour en bloquer toutes les issues.

Ils ont également érigé des barricades sur la route 344, avant d'incendier la maison de James Gabriel.

Interrogé par le Réseau de l'information, mardi matin, M. Gabriel a déclaré qu'on avait tenté de le tuer. «Selon moi, ils pensaient que j'étais à la maison et ils voulaient me brûler vif. (...). Il n'y avait pas de façon de savoir que je n'étais pas à la maison. Ma voiture était stationnée comme d'habitude à côté de la maison», a-t-il dit.

Le chef de l'Assemblée des Premières Nations, Ghyslain Picard, a condamné les actes violents posés à Kanesatake. Prenant la parole au nom des chefs autochtones du Québec, mardi, il a aussi lancé un appel au calme.

Pour La Presse, le véritable enjeu est la culture du pot

Dans son édition de mercredi, le quotidien affirme que «c'est la culture intensive de la marijuana et les millions de dollars qu'elle rapporte chaque année à quelques dizaines d'individus, et non le trafic de cigarettes illégales, qui sont les véritables enjeux de l'épreuve de force (...)». Le journal rapporte, en effet, qu'au fil des ans, des dizaines de petites implantations ont fleuri dans les sous-sols et arrières-cours des résidents de Kanasatake, le plus souvent contre leur volonté et sous les yeux conciliants de la police.

Ce serait ainsi à ce régime d'intimidation que le chef Gabriel voulait s'attaquer quand il a signé secrètement, en novembre dernier, avec le solliciteur géréral du Canada, l'augmentation du budget de la police locale. Or, toujours selon La Presse , qui a eu connaissance d'un document signé des chefs dissidents, les trafiquants ont été informés d'une descente de la GRC prévue pour dimanche dernier, ce qui aurait mis le feu aux poudres.

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