On ne plaisante plus avec le bilinguisme
Prenez note que cet article publié en 2003 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
À compter du 1er avril 2004, «les postes bilingues de la fonction publique devront réellement être comblés par des personnes bilingues», exige Lucienne Robillard.
La présidente du Conseil du Trésor du Canada, Lucienne Robillard, a annoncé, jeudi, d'importants changements concernant les politiques du gouvernement en matière de langues officielles. Dans le but de «valoriser la dualité linguistique dans toute la fonction publique du Canada», elle a, en effet, resserré les règles de bilinguisme et exige désormais que les postes bilingues soient réellement comblés par des personnes qui parlent anglais et français. Et ce, à compter du 1er avril 2004.
Malgré l'adoption, il y a plus de trente ans, d'une loi sur les langues officielles, de nombreux cadres ne parlent pas les deux langues. Selon les statistiques, 10% de ceux qui occupent des postes bilingues ne respecteraient pas la norme.
Les choses vont donc changer si l'on en croit Lucienne Robillard qui affirme que «plus aucun sous-ministre ou sous-ministre adjoint ne pourra désormais être nommé s'il n'est pas bilingue». Les cadres de niveau inférieur, qui travaillent dans les régions dites bilingues (Nouveau-Brunswick, Québec et Ontario), auront toutefois jusqu'en 2005 et 2007 pour se conformer à la loi.
La ministre estime que ce resserrement des règles enverra un «signal fort» aux fonctionnaires. En d'autres termes, ceux qui souhaitent devenir cadres supérieurs dans la fonction publique «ont intérêt à commencer leur formation linguistique plus tôt», dit-elle.
En mars dernier, Lucienne Robillard avait démis de leurs fonctions quelque 200 cadres fédéraux parce qu'ils ne respectaient pas les exigences de bilinguisme de leurs postes.