Émeute à Montréal: les policiers mis en cause
Prenez note que cet article publié en 2003 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le Service de police de Montréal se défend d'avoir mal réagi à l'émeute qui a secoué le centre-ville mardi soir. Elle répond ainsi aux critiques venant de la Ville et de la part des citoyens.
L'intervention policière était-elle à la hauteur de la situation à la suite de l'émeute survenue mardi soir à Montréal? Tant les citoyens qui ont assisté aux événements que la Ville de Montréal en doutent.
Pour sa part, le Service de police de Montréal (SPVM) a assuré que les premières forces de l'ordre avaient été déployées en 25 minutes. L'escouade anti-émeute a mis un peu plus de temps à s'organiser vu le caractère spontané et imprévu de l'émeute.
Selon des témoins, la police a mis au moins 50 minutes avant d'intervenir, les policiers demeurant assis dans leurs véhicules. De son côté, la Ville évalue qu'un déploiement préventif aurait pu être envisagé compte-tenu de la nature du spectacle dont l'annulation était connue des policiers.
Rappel des faits
L'annulation du concert punk au Medley a provoqué une émeute, vers 20h30 mardi soir, dans le centre-ville à l'intersection de la rue Saint-Denis et du boulevard René-Lévesque.
Une centaine de spectateurs, furieux de ne pas assister au spectacle, ont renversé et incendié des voitures stationnées dans la rue.
L'escouade anti-émeute et les pompiers ont été appelés sur les lieux pour contrôler la situation et éteindre les incendies. Les policiers ont réussi à rétablir le calme aux alentours de 22h.
Le bilan se solde par trois véhicules de la police et 42 véhicules de citoyens endommagés, dont huit incendiés, 11 boutiques et commerces vandalisés, parfois pillés. Trois policiers et deux gardiens de sécurité du Medley ont été blessés légèrement par des éclats de vitre. Dix personnes ont été arrêtés.
Le spectacle devait réunir les groupes Total Chaos et The Exploited. La police savait que le spectacle avait été annulé parce que les membres du groupe avaient été refoulés au poste-frontière de Lacolle en provenance des États-Unis. Parce que certains membres du groupe ont des casiers judiciaires lourds et qu'ils ont donné de fausses informations aux douaniers, ceux-ci leur ont refusé l'entrée au pays.
Les victimes seront indemnisées
Selon le président de l'association «Le Monde de l'assurance», Louis Cyr, les propriétaires de voitures et commerçants touchés par l'émeute devraient être indemnisés. Pour les compagnies d'assurance, peu importe le motif, l'émeute équivaut à un acte de vandalisme.
Le journaliste Janick Tremblay était sur place
Le reportage de Luc Lapierre
Les détails d'Alexandre Dumas sur l'intervention policière
Le reportage de Marie-Claude Veillette sur les dégâts