Québec mise sur les vidéopokers

Loto-Québec ne réduira finalement pas le nombre de machines de vidéopoker dans les bars, comme le prévoyait son ancien président. La société compte ainsi économiser 20 millions et remplir la commande du ministre des Finances.

Loto-Québec ne réduira finalement pas le nombre de machines de vidéopoker dans les bars, comme le prévoyait son ancien président Gaétan Frigon. Ainsi en a décidé la société d'État avec l'assentiment du gouvernement libéral. Le but avoué est évidemment de faire entrer plus d'argent dans les coffres de l'État. Et pour qu'il en entre encore davantage, la commission versée aux propriétaires des établissements où sont installés ces appareils va diminuer de 26% à 22%, à compter du 16 novembre prochain.

C'est donc la seconde fois que Loto-Québec réduit cette commission l'ayant déjà fait passer en 2001 de 30 % à 26 %. Cette réduction fait, d'ailleurs, l'objet d'une contestation devant les tribunaux.

Avec cette décision, Loto-Québec espère ainsi économiser 20 millions de dollars jusqu'au 31 mars 2004, fin de son exercice financier et remplir ainsi la commande du ministre des Finances, Yves Séguin, qui s'attend à recevoir 75 millions de plus que l'an passé en dividendes pour 2003-2004.

Les vidéopokers génèrent quelque 739 millions, soit plus de la moitié des profits nets.

Interrogé à l'antenne du RDI, le président de la Corporation des propriétaires de bars, brasseries et tavernes du Québec, Renaud Poulin, se dit déçu de ces mesures. Il déplore cette réduction cumulée de 8% de la commission, qui correspond à environ 28% des profits générés par les tenanciers. Il craint également que cette diminution ne se reflète dans les mesures de sécurité instaurées dans les établissements par les propriétaires qui auront donc moins d'argent à investir.

M. Poulin reconnaît toutefois que la réforme a quelques aspects intéressants. Ainsi, il se réjouit que les tenanciers puissent racheter les quelque 2000 machines ciblées par Loto-Québec. Ces appareils leur sont actuellement offerts à la vente au prix correspondant aux profits générés au cours des 12 derniers mois, soit entre 18 000 dollars pour les plus populaires et 6000 pour les autres.

Il espère également pouvoir s'entretenir avec le nouveau président de Loto-Québec, Alain Cousineau, dès le 14 octobre prochain, afin de faire amender certaines propositions.

Les commentaires de Renaud Poulin, président de la Corporation des propriétaires de bars, brasseries et tavernes du Québec