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Lutte au déficit: Jean Chrétien en remet

Radio-Canada

Critiqué pour ses propos sur le déficit américain, le premier ministre fédéral se livre à un autre plaidoyer contre le retour aux déficits budgétaires lors d'un sommet Canada-Union européenne, à Athènes.

Loin de renier ses propos de la veille, qui lui ont attiré beaucoup de critiques tant à Ottawa qu'à Washington, le premier ministre Jean Chrétien s'est livré à un vibrant plaidoyer contre les déficits publics.

Prenant la parole à Athènes, où il a participé à un sommet Canada-Union européenne, M. Chrétien a défendu son droit de mettre les gouvernements en garde contre le danger que représentent les déséquilibres fiscaux pour la santé de l'économie mondiale. «Je parle d'expérience, a expliqué M. Chrétien. Il faut éviter un retour à la situation du début des années 90, quand tous les gouvernements s'enfonçaient toujours davantage dans les déficits. Cela a conduit à une période d'austérité, puis les budgets équilibrés sont venus à la mode».

Déficit monstre

Au moment de l'arrivée des libéraux au pouvoir à Ottawa, en 1993, le gouvernement fédéral affichait un déficit budgétaire de 42 milliards de dollars. Dix ans plus tard, le déficit s'est transformé en surplus de huit milliards grâce à des compressions, des modifications aux règles de l'assurance emploi et des revenus de TPS supérieurs aux prévisions.

À la demande du président français Jacques Chirac, M. Chrétien animera la première séance du G8 sur l'économie, lors du sommet d'Évian. Il a bien l'intention de revenir sur la question, pour éviter que le monde ne retombe dans la spirale des déficits. «Avant de distribuer la richesse dans un pays, il faut d'abord contrôler les dettes», a-t-il déclaré.

Divergences idéologiques

Mercredi, en route pour Athènes, le premier ministre a exprimé aux journalistes que les États-Unis traînaient un déficit de 500 milliards de dollars, tandis que le Canada avait atteint l'équilibre budgétaire. Il a ajouté que si le Canada dépensait au même rythme que les États-Unis, il ferait face à un déficit de 75 milliards de dollars plutôt qu'à un surplus.

M. Chrétien a précisé que ses remarques n'étaient pas destinées personnellement au président Bush. Il a souligné que les États-Unis critiquaient souvent le Canada pour ses choix budgétaires, surtout en matière de défense, et qu'il n'en prenait pas ombrage pour autant.

Échos à Washington

Les remarques de Jean Chrétien ont vite fait réagir l'administration Bush. Le porte-parole de la Maison-Blanche, Ari Fleischer, a déclaré que les États-Unis avaient été attaqués le 11 septembre 2001, contrairement au Canada, et qu'ils avaient mené la guerre contre le régime de Saddam Hussein.

Critiques à Ottawa

Le chef du Parti conservateur, Joe Clark, ainsi que certains députés libéraux fédéraux ont affirmé que les commentaires du premier ministre au sujet de la performance de l'économie américaine étaient mal avisés. M. Clark a soutenu que les relations avec Washington étaient déjà suffisamment ardues sans les allusions de Jean Chrétien. Qualifiant le premier ministre d'«irresponsable», Joe Clark l'a accusé de compliquer les choses en suscitant la colère de la Maison-Blanche.

Le libéral Dan McTeague a aussi avancé que les remarques de M. Chrétien étaient déplacées. «Je pense que les commentaires du premier ministre sont inconsidérés et faits à un mauvais moment», a-t-il dit, lui suggérant de les retirer. Selon lui, le premier ministre n'aurait pas dû faire la leçon aux Américains au moment où les Canadiens sont préoccupés par la qualité des relations entre les deux pays. Le président du caucus libéral, Stan Keyes, a rappelé que les députés d'arrière-banc avaient tenté de renouer les ponts avec Washington et que la dernière chose qu'ils souhaitaient était d'envenimer le débat.

M. Chrétien séjournera en Europe pendant deux semaines. Après le sommet Union canadienne-Canada d'Athènes, il assistera aux célébrations du 300e anniversaire de la ville de Saint-Pétersbourg, en Russie, avant de se rendre à Évian, en France, pour le sommet des chefs d'État et de gouvernement du G8.

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