Le Canada n'a pas été clair, soutient Paul Cellucci
Prenez note que cet article publié en 2003 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'ambassadeur des États-Unis soutient qu'Ottawa n'avait pas informé clairement Washington qu'il n'appuierait pas une guerre contre l'Irak sans le consentement des Nations unies.
Dans une entrevue accordée à Stéphan Bureau, l'ambassadeur américain au Canada, Paul Cellucci, soutient que le Canada n'avait pas informé clairement les États-Unis qu'il n'appuierait pas une guerre contre l'Irak, si le Conseil de sécurité des Nations unies n'approuvait pas l'option militaire.
«Lorsque la question a été posée, on a dit que c'était une question hypothétique. Et les signaux que nous recevions indiquaient que si les Nations unies n'approuvaient pas l'option militaire, nous pourrions justifier l'appui du Canada. Nous n'avions pas l'impression dès le début que c'était définitivement non.»
M. Cellucci affirme que c'est là aussi une des raisons de la déception des États-Unis vis-à-vis le Canada, réitérant que «si le Canada était menacé, les États-Unis n'hésiteraient pas à vous appuyer».
S'il a confirmé que la visite du président George W. Bush au Canada, prévue le 5 mai, pourrait être reportée – «mais pas annulée» –, il a soutenu jeudi que ce report serait imputable aux responsabilités qu'implique la campagne militaire en Irak et non au désaccord entre le Canada et les Etats-Unis sur l'intervention militaire.
M. Cellucci a toutefois nié que le conflit actuel sur le bois d'oeuvre ait pu influencer d'une quelconque manière les relations entre le Canada et les États-Unis sur la guerre contre l'Irak. «Nous tentons de résoudre ce dossier depuis 25 ans. Je ne crois pas que la guerre en Irak ait une incidence sur le rythme de cette question et nous avons fait de bons progrès depuis les derniers mois. Il est à espérer que 2003 sera l'année où nous résoudrons cette question.»
Doit-on craindre pour nos relations avec les États-Unis?
M. Cellucci ne croit pas que la légère tension qui teinte les relations entre le Canada et les États-Unis durera. «À long terme, ces relations sont solides. Il n'y a rien qui pourrait les bouleverser pendant très longtemps. Les liens sont trop anciens et trop profonds, et nous sommes tellement interdépendants à maints égards.»
De plus, le diplomate s'est dit satisfait de la collaboration canadienne à d'autres dossiers, telles la sécurité et la guerre au terrorisme, et a salué l'aide à la reconstruction que le pays a promise à l'Irak.
Lors d'une allocution à Toronto, le 25 mars, M. Cellucci avait vivement critiqué le Canada devant son refus de suivre les États-Unis en Irak, exprimant l'irritation et la déception des Américains.