Un présumé terroriste détenu sans accusation depuis des mois
Prenez note que cet article publié en 2003 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le mari d'une femme d'Ottawa est emprisonné depuis le 10 décembre dernier en vertu de la loi antiterroriste, sans que la moindre accusation n'ait été portée à son endroit jusqu'ici.
Une femme d'Ottawa a repris le bâton afin de faire pression sur le gouvernement fédéral pour qu'il divulgue les preuves qu'il prétend détenir contre son mari, emprisonné depuis décembre en vertu de la loi antiterroriste.
Sophie Harkat, qui avait organisé une manifestation en ce sens le 2 mars dernier, veut savoir pourquoi son mari, Mohammed, est gardé sous les verrous depuis près de quatre mois sans que la moindre accusation ait été portée.
Originaire d'Algérie, Mohammed Harkat, 34 ans, est soupçonné par le Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS) d'avoir fait partie d'une cellule dormante du réseau terroriste Al-Qaïda. Il aurait participé à des camps d'entraînement en Afghanistan, et aurait connu un lieutenant d'Oussama ben Laden.
Aucune accusation n'a cependant été portée contre lui depuis son arrestation, et aucune audience n'est prévue pour une libération sous caution. Le gouvernement fédéral invoque des raisons de sécurité nationale dans son refus que l'accusé ait accès à la preuve apportée contre lui. Ses avocats ont demandé à la Cour d'en dévoiler davantage, mais un juge fédéral a rejeté leur demande plus tôt ce mois-ci. Les procureurs allèguent qu'ils ne pourront assurer une défense pleine et entière à leur client.
M. Harkat risque la déportation vers l'Algérie, et une audience est prévue le mois prochain sur son éventuelle extradition. Sophie Harkat soutient que le cas de son mari n'est pas unique, et qu'elle est au fait de trois cas de détention semblables en Ontario.