•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Les pétrolières dans la mire de Léo-Paul Lauzon

Radio-Canada

Le professeur en sciences comptables de l'UQAM prône la nationalisation du pétrole au Canada et déplore que la population ne bénéficie pas des profits d'Impériale-Esso, de Petro-Canada et de Shell Canada.

Léo-Paul Lauzon, professeur au département des sciences comptables de l'UQAM et titulaire de la Chaire d'études socio-économiques, prône la nationalisation des ressources pétrolières canadiennes, en grande partie contrôlées par des intérêts étrangers.

Lors d'un point de presse, mardi, il a dénoncé avec vigueur les comportements des grandes pétrolières canadiennes Impériale-Esso, Petro-Canada et Shell Canada.

Basée sur leurs rapports annuels des 15 dernières années, son étude, intitulée Envol des prix et des profits dans le secteur pétrolier, déplore que ces entreprises versent leurs profits aux actionnaires d'ici et de l'étranger plutôt que de les investir et de créer de l'emploi au Canada.

Au cours de cette période, les trois pétrolières ont collectivement réalisé des profits de 27,2 milliards de dollars, dont 67 % dans les cinq dernières années.

Sur des profits de 19,9 milliards de dollars réalisés par l'Impériale-Esso et Shell Canada pour la même période, 16,8 milliards de dollars, soit 84 % des bénéfices, ont été versés aux actionnaires, majoritairement dans d'autres pays: quelque 13,5 milliards de dollars sont ainsi allés à l'étranger.

L'étude souligne que, pour la même période, les trois pétrolières ont réduit leur main d'oeuvre de 54 %, faisant passer le nombre de leurs employés de 32 162 en 1990 à 14 874 en 2004.

Une seule solution possible

Alors que le prix de l'essence a avoisiné récemment un sommet de 1,15 $ le litre, le temps n'est plus aux enquêtes, au contrôle des prix ou aux campagnes de boycottage, croit-il.

La solution, assure-t-il, est de nationaliser le pétrole, comme l'ont fait plusieurs autres pays producteurs et exportateurs.

Il a vanté la mobilisation populaire en faveur de la nationalisation du pétrole survenue récemment dans des pays comme l'Uruguay, l'Équateur et la Bolivie.

« Il faut rapatrier cette ressource-là, vitale pour l'économie d'un pays », conclut-il. « Ça nous prend un gouvernement qui est courageux ».

À l'assaut des multinationales

M. Lauzon a également critiqué la puissance des grandes entreprises étrangères, qui « font la pluie et le beau temps ».

« L'OPEP [Organisation des pays exportateurs de pétrole] contrôle moins du tiers de la production mondiale », explique M. Lauzon. Les deux tiers sont contrôlés par les multinationales, d'autant plus puissantes qu'elles sont intégrées verticalement, contrôlant l'exploration du brut, le raffinage et la vente au détail, et présentes « économiquement, politiquement et militairement » « partout dans le monde entier ».

« On est pris en otage par ces multinationales-là », a-t-il tonné, et il faut adopter des solutions face à ces géants mondiaux.

La section Commentaires est fermée

Compte tenu de la nature délicate ou juridique de cet article, nous nous réservons le droit de fermer la section Commentaires. Nous vous invitons à consulter nos conditions d’utilisation. (Nouvelle fenêtre)

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.