Alban d'Amours: la dette avant les baisses d'impôt

Le président du Mouvement Desjardins suggère d'utiliser les profits d'Hydro-Québec pour le remboursement de la dette publique québécoise.

Le président et chef de la direction du Mouvement des caisses Desjardins, Alban d'Amours, ne veut pas des baisses d'impôt promises par le gouvernement québécois. Il souhaite plutôt que Québec s'acquitte de ses obligations financières.

Lors d'une conférence de presse suivant son allocution aux assises annuelles du Mouvement Desjardins, à laquelle a assisté la Presse canadienne, samedi, M. d'Amours a plutôt plaidé pour une utilisation des bénéfices d'Hydro-Québec aux fins du remboursement de la dette publique.

La société d'État a d'ailleurs annoncé, jeudi, un profit record de 2,4 milliards de dollars pour l'année 2004 et le versement d'un dividende de 1,35 milliard de dollars au gouvernement du Québec (voir autre texte).

« Le gouvernement devrait adopter une loi pour s'obliger à réduire la dette publique à partir des profits d'Hydro-Québec », a affirmé M. d'Amours.

Le président du Mouvement Desjardins a dit croire que la population québécoise serait même prête à accepter une hausse des tarifs d'électricité si les profits supplémentaires qu'elle générerait servaient à rembourser la dette.

Pour les générations futures

Bien qu'il soit « convaincu de la nécessité de réduire la charge fiscale des Québécois », Alban d'Amours croit que la province n'a pas les moyens des ambitions gouvernementales en matière de réduction du fardeau fiscal.

Lors de la dernière campagne électorale, le Parti libéral a en effet promis des baisses d'impôt totalisant 1 milliard de dollars. Le prochain budget provincial pourrait d'ailleurs contenir des réductions d'impôt de 500 millions de dollars.

Alban d'Amours a insisté sur l'importance de « protéger les marges de manoeuvre » des générations futures, face à l'accélération du vieillissement de la population et à la diminution prochaine de la population active. Il a averti qu'une dette publique hors de contrôle deviendrait une « bombe sociale à retardement ».

Les assises annuelles du Mouvement des caisses Desjardins réunissent 2500 délégués et se poursuivent jusqu'à dimanche.