Le Bureau de la concurrence blanchit les pétrolières
Prenez note que cet article publié en 2003 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le Bureau affirme que la récente flambée du prix de l'essence n'est pas le fruit d'une action concertée des grandes compagnies pétrolières, mais le Bloc québecois réclame une étude plus approfondie.
Selon un rapport du Bureau canadien de la concurrence, les récentes hausses du prix du pétrole ne sont pas le fruit d'une action concertée des grandes compagnies pétrolières. Le commissaire du Bureau de la concurrence, Konrad Von Finckenstein, a expliqué lundi devant un comité des Communes que la situation en Irak et les froids de cet hiver sont en partie responsables de l'escalade du prix du pétrole brut.
«Nous pouvons faire des enquêtes ou des vérifications seulement s'il y a une violation de la loi sur la concurrence», a expliqué M. Von Finckenstein. «Le seul fait qu'il y ait une hausse des prix, ce n'est pas suffisant. Ce n'est pas une violation de la loi.» Le Bureau de la concurrence s'est appuyé sur une précédente enquête du Conference Board du Canada qui concluait, en 2001, que les prix de l'essence s'ajustaient en fonction du prix du pétrole brut.
À plusieurs reprises au Québec cet hiver, l'essence avait frôlé le prix d'un dollar pour un litre, et les grandes pétrolières avaient alors mis ces hausses sur le compte de la situation en Irak, des grèves qu'a connues le Venezuela ou encore des températures froides de l'hiver.
Comparé à la même période l'année dernière, Husky Energy a augmenté ses bénéfices nets de 222 %, Shell de 132 %, et Petro Canada de 564 %.
«Ça pose beaucoup de questions», a commenté le député bloquiste Paul Crête. Selon lui, les événements internationaux n'auraient servi que de prétexte aux pétrolières qui ont déclaré des profits «exorbitants» lors du premier trimestre de 2003. M. Crête réclame une étude plus approfondie. Il souligne, par exemple, que les causes internationales avancées par les pétrolières n'expliquent pas pourquoi leurs marges de raffinage ont grimpé de 137 % entre mars 2002 et mars 2003. Le député néo-démocrate, Brian Masse, et le libéral Paul Szabo, ont également montré du doigt les profits records des pétrolières du début d'année.
Le ministre de l'Industrie, Allan Rock, se présentera mardi devant le comité pour apporter sa vision des choses. Puis, ce sera au tour des pétrolières de s'expliquer, un peu plus tard dans la semaine.