Intrawest accusé de recourir à des briseurs de grève

Le syndicat des employés de la station Mont Tremblant se défend d'avoir provoqué la rupture des négociations avec Intrawest et accuse l'employeur d'avoir recours à des briseurs de grève.

La direction du syndicat des quelque 1500 employés en grève de la station touristique du Mont Tremblant, dans les Laurentides, accuse Intrawest de faire appel à des briseurs de grève.

En effet, Benoît Filion, président du syndicat, estime qu'il est plus qu'anormal que les 200 cadres qui travaillent à l'entretien des pistes, aux remonte-pentes ou à l'entretien des chambres d'hôtel, soient en mesure d'assurer si efficacement le fonctionnement de la station.

Une porte-parole de la direction d'Intrawest a vivement rejeté ces accusations.

Le syndicat nie avoir rompu les négociations

Le syndicat se défend d'avoir rompu les négociations avec Intrawest, propriétaire de la station touristique du Mont Tremblant.

Benoît Filion soutient que la direction a pris pour prétexte l'échec d'une rencontre exploratoire entre les parties pour retirer son offre quelques heures avant l'échéance de minuit, mercredi.

Intrawest avait à l'occasion fait des propositions, rejetées par les négociateurs syndicaux, concernant les cotisations au REER et les vacances des employés. Selon le syndicat, les propositions sont minimes au regard des demandes des travailleurs et ne seraient d'ailleurs entrées en vigueur qu'en 2009.

Il déplore en outre l'absence d'avancées quant à la question de la protection de l'emploi et du recours à la sous-traitance.

Vendredi dernier, l'offre contractuelle proposée par l'employeur, qui comprenait notamment des augmentations salariales de 16 % sur cinq ans, a été rejetée par les syndiqués.

Les employés réclament une hausse de 15 % sur trois ans, ainsi que de meilleures conditions de retraite et une bonification de leurs avantages sociaux.

Un conflit qui fait des ravages

La grève qui dure depuis le 17 décembre entraîne des pertes financières importantes pour Intrawest.

La station de ski affirme avoir subi des pertes de 1 million de dollars lors de la première fin de semaine du conflit. Elle soutient que chaque jour de grève lui coûte des centaines de milliers de dollars.

Le propriétaire de la station craint maintenant que la frustration des clients, qui ont annulé par centaines leurs réservations, n'ait des répercussions à long terme.

Selon Lyne Lortie, directrice des affaires publiques de Station Mont Tremblant, les clients sont très contrariés: « Certains nous disent qu'ils ne reviendront plus à Tremblant. On anticipe donc des pertes à long terme. »

En plus du mécontentement des clients, la direction doit maintenant composer avec la grogne des commerçants de la région, dont les affaires tournent au ralenti depuis le début du conflit. Normalement, ils devraient faire des affaires d'or en cette saison.

Environ 40 commerçants de la région ont manifesté, mercredi, contre la grève qui, disent-ils, leur fait perdre des milliers de dollars chaque jour.

Selon Mme Lortie, « c'est maintenant toute la région qui souffre de cette grève. »