Washington dort toujours

C'est le silence qui frappe en quittant la maison un matin de tempête dans la capitale américaine. On n'entend rien. Ou presque. Pas de son de chasse-neige ni de souffleuse. Aucun moteur.

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Un texte de Yanik Dumont Baron correspondant à Washington  

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Tendez l'oreille, il y a quelques pelles qui s'attaquent à la montagne de neige tombée au cours de la nuit. Des lève-tôt. Une minorité de motivés. Des amants de la neige, peut-être.

La plupart des entrées de maison ne sont pas dégagées. Leurs habitants ne comptent probablement pas sortir avant longtemps.

Ceux qui ont des chiens sont un peu forcés de s'aventurer dans ce décor blanc. « Mes chiens adorent, lance un homme. Mais moi, je déteste la neige. »

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Sur le trottoir, il y a peu de traces de pas. Une seule personne, parfois. Parti on ne sait où.

Parce qu'il n'y a pas grand-chose à faire en ce jour de tempête historique.

Trouver un commerce ouvert, c'est comme gagner à la loterie. Le désir d'y entrer, de jaser avec ceux qui sont à l'intérieur. De parler de tout et de rien. Surtout de la météo.

Les enfants sont l'exception. Les risques de panne d'électricité ne les inquiètent pas. La possibilité d'une autre journée de congé non plus.

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Les enfants, eux, ils sont sortis. Et ils s'amusent dans la neige. Sur leur balcon, dans la petite pente du voisin, au parc. Pas besoin de toboggan. Peu importe si la neige ne colle pas assez pour en faire des balles.

C'est un cadeau que viennent de recevoir les enfants. C'est eux qu'on entend à Washington. Leurs cris de joie. Des cris que la neige ne peut pas étouffer.