La lumière artificielle est néfaste pour la santé
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Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'indice UV des rayons du soleil et son impact sur la peau sont bien connus. Ce qui l'est moins, ce sont les conséquences de la lumière artificielle.
La lumière bleue est omniprésente, même si on ne la voit pas. Elle se retrouve dans la majorité des appareils électroniques, comme le téléphone intelligent, l'écran d'ordinateur et le téléviseur.
Loin d'être inoffensive, cette lumière vient dérégler notre horloge biologique, disent des chercheurs réunis dans un congrès international sur la pollution lumineuse qui se déroule à Sherbrooke.
« Toute la lumière blanche qui nous entoure le soir contient de la lumière bleue. Lorsqu'on regarde cette lumière, notre cerveau interprète que c'est le matin. Il met donc notre corps en état d'éveil pour dire : "Lève-toi, c'est le temps d'aller travailler". Mais il faudrait plutôt que ce soit l'inverse », indique Johanne Roby, organisatrice du congrès Artificial Light at Night et professeure de chimie au Cégep de Sherbrooke.
Si on ne change pas nos comportements, ça va devenir un problème de santé publique sérieux.
Cette lumière artificielle supprime la mélatonine, responsable de la régulation de l'horloge biologique. Résultat : un sommeil plus court et moins réparateur. D'autres troubles de santé beaucoup plus graves, comme l'obésité et la dépression pourraient y être reliées.
Pour Olivier Domingue, professeur de biotechnologie au Cégep de Sherbrooke, rien ne sert d'être alarmiste cependant. « Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas éclairer, il faut éclairer aux bons endroits, au bon moment, il faut utiliser le bon type d'éclairage », précise-t-il.
Échelle de dangerosité de la lumière
Avec son équipe du Cégep de Sherbrooke, Johanne Roby développe en ce moment une échelle de dangerosité qui permettrait d'informer les citoyens à l'aide d'un pictogramme des risques liés à l'éclairage artificiel. Un peu à l'image de l'indice UV. « On souhaite que les industries apposent ce type de pictogramme sur les produits d'éclairage pour que le public soit au courant du type d'ampoule qu'ils sont en train d'acheter et quel est son impact sur leur santé », ajoute Johanne Roby.
En 2014, les Québécois ont navigué en moyenne 20,5 heures sur Internet par semaine, dont un peu plus de 7 heures sur un appareil mobile. Ils ont aussi regardé la télévision en moyenne 34 heures par semaine.
La surexposition à la lumière bleue peut également nuire à la santé visuelle. « On demande à nos clients combien de temps ils utilisent les appareils électroniques chaque semaine. Ils comptent et on leur fait prendre conscience qu'ils y passent beaucoup de temps sans s'en rendre compte », précise Lucie Turcotte, optométriste.
« Si on ne change pas nos comportements, ça va devenir un problème de santé publique sérieux », prévient Johanne Roby, qui conseille de déposer son téléphone intelligent et de fermer son ordinateur quelques heures avant le coucher.