La doyenne des lettres québécoises Claire Martin s’est éteinte

L'auteure de l'autobiographie Dans un gant de fer, qui a récemment fêté son 100e anniversaire, a tiré sa révérence mercredi.

Née le 18 avril 1914, Claire Martin a pour ainsi dire inventé le genre autobiographique québécois avec ce livre racontant son enfance difficile auprès d'un père violent, et son passage dans les écoles tenues par les religieuses.

Celle que son éditeur, Gilles Pellerin, de L'instant même, qualifiait, à l'occasion de ses 100 ans, de femme hors du commun, épicurienne drôle et pétillante, s'était d'abord fait connaître en tant que présentatrice à Radio-Canada. C'est elle qui avait annoncé aux auditeurs la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Elle abandonnera cette carrière après son mariage pour se lancer dans l'écriture. Son premier livre, Avec ou sans amour, un recueil de nouvelles, lui a valu, en 1958, le prix du Cercle du livre de France.

Elle est aussi l'auteure de nouvelles et de Doux amer, un roman scandaleux pour l'époque (1960) qui met en scène une protagoniste pleine d'ambition, à l'image du farouche esprit d'indépendance qu'a toujours cultivé son auteure, un précédent dans la littérature québécoise.

C'est toutefois son œuvre Dans un gant de fer, parue au milieu des années 60, qui lui apporte la célébrité.

Elle a reçu de nombreuses récompenses tout au long de sa carrière, dont le prix du Gouverneur général, le prix Jean-Hamelin, et la Médaille de l'Académie des lettres du Québec.

Claire Martin avait aussi été faite membre de la Société royale du Canada, de l'Ordre du Canada, de l'Ordre national du Québec, de l'Ordre des Arts et des Lettres de la République française et de l'Académie des Grands Québécois.

Le feu purificateur, son dernier livre, a été publié en 2008 alors qu'elle avait 94 ans.

Le jour de ses 100 ans, elle a répliqué, à quelqu'un qui lui souhaitait un joyeux anniversaire, du tac au tac qu'il s'agissait de son premier centenaire, indique sa maison d'édition L'instant même.