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Interdire les réseaux sociaux aux moins de 16 ans : les avis sont partagés

Des mains d'adolescents qui pianotent sur leur téléphone cellulaire.

Même si certains adolescents accueillent la proposition, ce n'est pas tout le monde qui est en accord avec l'interdiction des réseaux sociaux aux moins de 16 ans.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Fortier

Des élèves du Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières reconnaissent que les réseaux sociaux sont partie prenante de leur vie et accueillent plutôt bien la proposition des jeunes caquistes d’interdire les réseaux sociaux aux moins de 16 ans.

Ces quatre adolescents âgés entre 15 et 17 ans ont toujours leur cellulaire à portée de main... ou presque. Certains avouent même y passer en moyenne jusqu’à sept heures par jour, même si l'appareil est interdit dans les salles de classe et les corridors de l’école.

quatre adolescents sont debout, visage rivé sur l'écran de leur téléphone cellulaire

Ces quatre adolescents, âgés entre 15 et 17 ans, considèrent que les réseaux sociaux font partie de leur vie.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Fortier

Ils sont conscients que l'omniprésence du cellulaire peut entraîner des effets négatifs en plus d'exposer les jeunes aux risques de cyberdépendance et de cyberintimidation.

Ça serait une excellente idée, croit Simon Beauchemin. De nos jours, il y a beaucoup de gens qui ont souvent des problèmes de socialisation et qui se renferment sur les réseaux [sociaux]. Je pense qu’enlever ça aux moins de 16 ans, pour les jeunes du secondaire, ça les aiderait à s'intégrer, à socialiser et à faire des activités.

À ses côtés, Emrick Pépin est plus nuancé dans ses propos. Dans le jour quand on est à l’école, ce n'est pas une distraction, mais le soir, quand tu n’es plus avec tes amis, tu es plus tenté de prendre ton téléphone, indique-t-il. Je ne pense pas c'est une bonne idée, vu qu’on [en] a besoin pour contacter nos amis quand on n’est pas avec eux.

Un meilleur contrôle

Pour Edouard Lettre, interdire les réseaux sociaux aux jeunes pourrait éviter des problèmes, croit-il. Il cite entre autres la cyberintimidation et le harcèlement en ligne. Il témoigne que certains peuvent développer une cyberdépendance.

C’est aussi l’avis de Benoît Gagnon, qui confie utiliser les réseaux sociaux quotidiennement. À un certain point, je pense qu'on peut développer une addiction et ça peut avoir des répercussions sur nos résultats scolaires, renchérit-il. Je pense qu'avec un contrôle, peut-être pas une interdiction complète, mais avec un petit contrôle, on serait capable de vivre mieux avec ça.

La proposition des jeunes caquistes est-elle concrètement réalisable? Certains prônent une réflexion plus large autour de cet enjeu.

Autant au Séminaire Saint-Joseph qu’à l'organisme Le Grand Chemin, qui intervient auprès d'adolescents notamment en cyberdépendance, l'encadrement et l'éducation doivent faire partie de la réflexion autour de cet enjeu.

D'interdire, de bannir sans éduquer, sans informer les parents, c'est là où le bât blesse, pense la coordonnatrice des services de prévention pour Le Grand Chemin, Marie-Josée Michaud. Il y a un fossé générationnel aussi. Ça va très vite dans le domaine du numérique, donc il y a moyen de s'y perdre pour les parents qui veulent éduquer leurs enfants.

Elle encourage d’ailleurs les parents à aller chercher l’information. Son organisme propose notamment des outils aux parents, notamment sur les bonnes pratiques à adopter, comme de cesser l’utilisation du cellulaire au moins une heure avant d’aller au lit et de déposer l’appareil quand on se retrouve avec d’autres personnes.

Pour le directeur général du Séminaire Saint-Joseph, Dany Dallaire, ce n’est pas un débat de société qui est simple.

C’est plus grand que l'interdiction des médias sociaux, avance-t-il. Les jeunes ne font pas juste ça sur leur téléphone. Ils font beaucoup de jeux, ils regardent des vidéos, donc de juste interdire les médias sociaux, ça va transférer ce qu'ils vont faire sur leur téléphone.

Dany Dallaire, directeur général du Séminaire de Trois-Rivières, devant le micro de Radio-Canada, dans le corridor de son école

Dany Dallaire, directeur général du Séminaire de Trois-Rivières

Photo : Radio-Canada / Jean-François Fortier

Marie-Josée Michaud et Dany Dallaire rappellent l’importance d’offrir aux jeunes des activités alternatives à l’utilisation du cellulaire. 

Il faut leur offrir des opportunités qu’ils fassent d’autres choses, qu’ils découvrent des passions, précise Dany Dallaire. Comme organisation scolaire, l'important pour nous est de les éduquer, de les amener à réfléchir aux conséquences de leurs actes et, aussi, de leur offrir des opportunités. Par exemple, le midi, ici, on a beaucoup de parascolaires.

De son côté, Étienne Bergeron accueille favorablement la proposition des jeunes caquistes. Ma première réaction est positive, ça va dans le sens de mon engagement et des demandes que je fais, exprime cet enseignant en histoire et géographie à l'école Monique-Proulx de Warwick, qui milite pour l’interdiction du cellulaire à l’école. J'ai été surtout surpris de voir que ça vient de l'aile jeunesse de la CAQ. Ça veut dire que les jeunes prennent conscience de l'impact sur leur santé du cellulaire. Je trouve ça rafraîchissant et surprenant d'avoir une aile jeunesse qui s'intéresse à ça et que ça vienne d'un parti comme la CAQ.

La façade du Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières

Le reportage de Katy Cloutier

Photo : Radio-Canada

La Commission de la relève de la CAQ a bon espoir que sa proposition fera du chemin lorsqu'elle sera déposée au conseil général du parti, le 25 mai prochain. Il y a plusieurs propositions que la relève a faites par le passé qui ont été concrétisées, précise la présidente, Aurélie Diep. Par exemple, le cours de culture citoyenneté québécoise, cette proposition vient de la relève.

En plus d'instaurer une majorité numérique, les jeunes caquistes proposent de mieux protéger l'image des jeunes sur Internet et également d'interdire l'utilisation du téléphone cellulaire partout à l'école, pas seulement en classe comme c'est le cas présentement.

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