Nouvelle fronde contre les fermetures chez Desjardins

Le Mouvement Desjardins est sommé de revenir sur sa décision de fermer 10 centres de services dans autant de municipalités du Bas-Saint-Laurent au mois de juin. Des représentants syndicaux et civils ainsi que des élus ont fait une sortie en ce sens mardi avant-midi.

Aux yeux du Conseil régional FTQ Bas-Saint-Laurent, la coopérative abandonne les régions et sa population. Il dénonce notamment le fait que Desjardins prive plusieurs petites communautés de services de proximité, alors que le Mouvement se targue, d’un autre côté, de répondre proactivement aux besoins de ses membres.

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Cette nouvelle fronde est notamment appuyée par Action populaire Rimouski-Neigette, ainsi que les maires des municipalités de Saint-Charles-Garnier, Saint-Gabriel-de-Rimouski, Saint-Marcellin, Les Hauteurs-de-Rimouski et Sainte-Luce.

Plusieurs personnes avaient déjà exprimé leur choc et leurs inquiétudes au lendemain de l'annonce de Desjardins, le 22 avril.

On ferme totalement la caisse, déplore le maire de Saint-Gabriel-de-Rimouski, Georges Deschênes. Le comptoir et le guichet de sa municipalité desservaient déjà des communautés alentour comme Saint-Charles-Garnier. Avec sa fermeture, c’est jusqu'à 90 km que les gens vont avoir à parcourir pour aller aux plus proches points de services, qui se retrouvent à Sainte-Blandine et Saint-Anaclet, ajoute-t-il.

Ça va avoir un effet d’entraînement. Les gens, tant qu’à descendre à Mont-Joli ou Rimouski, ils vont aller chercher des spéciaux en ville, donc nos petites épiceries et dépanneurs vont énormément souffrir.

M. Deschênes souhaite récolter 1200 signatures pour convoquer une réunion extraordinaire du conseil de la Caisse de Neigette et Mitis-Ouest. Le maire veut demander au conseil d'administration d'expliquer sa décision de fermer des points de services, question de voir si c’est normal qu’un simple conseil d’administration à 12 [personnes] peut totalement fermer [un centre de services] sans consulter ses membres. C’est là que ça devient grave, quand on parle d'un mouvement coopératif comme Desjardins a toujours été.

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À Saint-Fabien, une autre des municipalités qui perdra son point de services, un comité de citoyens s’est formé pour s’opposer à la décision de Desjardins. Une pétition a également été lancée en ce sens dans la communauté, qui a récolté plus de 1500 signatures en date de mardi, indique le représentant du comité, Jérôme Bellavance. Ça nous confirme que la réaction est majoritaire et très vive, estime-t-il.

Ça veut dire plus de déplacements, ça veut dire que les gens vont garder plus de comptant chez eux, ça met en danger la sécurité des gens, des commerçants qui vont avoir de plus gros dépôts à déplacer sur de plus grandes distances, et ça, ça ne semble pas être pris en considération par la direction de Desjardins, plaide M. Bellavance.

Une fermeture « définitive »

Par courriel, un porte-parole de Desjardins basé à Lévis a répondu qu'une assemblée générale extraordinaire peut être convoquée, mais que le réseau de distribution des caisses ne relève pas de l'assemblée des membres et qu'ils ne peuvent donc pas renverser la décision d'un conseil d'administration de fermer des points de services.

La décision qui a été prise par les membres du conseil d’administration élus par l’assemblée générale de la Caisse de fermer les centres de services est définitive. Elle fait suite à une analyse rigoureuse de l’utilisation qui est faite des services dans ces centres de services, lesquels ont connu une décroissance importante dans les dernières années, écrit Jean-Benoît Turcotti, porte-parole de Desjardins.

Il a également souhaité rappeler que Desjardins s'engage à accompagner les membres en leur proposant des solutions personnalisées pour qu’ils puissent continuer à utiliser les services de leur caisse.

Desjardins a annoncé vouloir supprimer 30 % de ses points de services au Québec d’ici la fin de 2026.

Avec les informations d’Isabelle Damphousse