•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

La valeur des terres agricoles de Chaudière-Appalaches grimpe en flèche

La valeur des terres agricoles continue de grimper au Québec.

Des fermes le long d'une route qui longe le fleuve Saint-Laurent, vues des airs.

Des terres agricoles dans la région de Lévis, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent.

Photo : Radio-Canada / Patrick Morrell/CBC News

Chaudière-Appalaches enregistre la deuxième augmentation la plus forte en un an, derrière l’Abitibi-Témiscamingue, selon des données de la Financière agricole du Québec (FADQ). Ces terres, rares sur le marché, deviennent de plus en plus inaccessibles à la relève agricole.

Dans la province, la valeur des terres vendues a grimpé de 15 % en un an. De 2022 à 2023, la valeur moyenne des terres a augmenté de 76 % dans Chaudière-Appalaches Nord et de 41 % dans Chaudière-Appalaches Sud.

La relève agricole, les grands perdants

Tant pour la section régionale de l’Union des producteurs agricoles (UPA) que pour l’organisme qui représente la relève agricole de Chaudière-Appalaches, les producteurs agricoles qui ont moins de cinq ans de métier sont les plus touchés par cette explosion de la valeur des terres.

Notre relève est limitée et, aux prix que sont rendus nos terres, on n’est pas capables de produire pour les rentabiliser, mentionne le président de l’UPA, James Allen, qui représente 5500 producteurs agricoles dans Chaudière-Appalaches.

Des agriculteurs au moment de manifester le vendredi 8 mars 2024 en matinée à Rimouski.

Les producteurs se disent inquiets du contexte économique actuel, qu'ils qualifient de défavorable au secteur agricole et particulièrement à la relève.

Photo : Radio-Canada / Maxence Matteau

Tommy Labrie, le vice-président de la Relève agricole en Chaudière-Appalaches, constate lui aussi que les jeunes agriculteurs sont pris à la gorge et que la hausse des prix devient un frein important au développement.

Ça prend 25 % de mise de fonds pour avoir un prêt de 200 000 $. Il n'y a pas un jeune qui est capable d'aller chercher ça, fait remarquer Tommy Labrie. Quand c'est rendu qu'il faut aller se chercher une terre de 10 hectares qui est déjà à 1,8 million ou 2 millions de dollars, il [le producteur de la relève] est étouffé.

On a beaucoup, beaucoup de misère à se démarrer, puis les plus grands ont de la misère à se développer aussi.

Une citation de Tommy Labrie, vice-président de la Relève agricole en Chaudière-Appalaches

L’offre ne répond pas à la demande, selon l’UPA

Pour James Allen, président de la Fédération de l’UPA de Chaudière-Appalaches, l’offre ne répond pas non plus à la demande grandissante dans la région de Chaudière-Appalaches.

Si on prend toutes les transactions, une bonne partie a eu lieu en Chaudière-Appalaches, donc c’est sûr que ça a une réelle influence, reconnaît M. Allen, qui fait référence au rapport de la Financière agricole du Québec.

Sur les 927 transactions retenues en 2023, 72 % ont eu lieu en Chaudière-Appalaches, en Montérégie, en Estrie, au Bas-Saint-Laurent et au Centre-du-Québec. Ces régions représentent plus de 70 % des superficies transigées dans notre échantillon, peut-on lire dans le rapport de la FADQ.

James Allen croit toutefois que de nombreux facteurs placent sa région en deuxième position.

Il donne l'exemple de la pression du milieu urbain alors que de plus grandes villes sont à proximité du milieu rural, comme Lévis et même Québec. Depuis plusieurs années, l’Union des producteurs agricoles (UPA) réclame aussi un registre de propriétaires.

Qui transige les terres? Est-ce réellement les grands propriétaires fonciers qui achètent encore? […] On spécule sur qui achète, mais le profil des acheteurs, on ne l’a pas en réalité, rappelle James Allen alors que son organisation avait déjà soulevé des inquiétudes auprès du ministère de l’Agriculture.

Un tracteur progresse dans un champ.

Le ministère de l'Agriculture a mené des consultations publiques dernièrement sur la protection du territoire agricole, sur la protection des activités agricoles et sur l'accès aux terres pour la relève agricole.

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation a d’ailleurs lancé une consultation nationale sur le territoire et sur les activités agricoles, qui s’est conclue par une tournée régionale.

Un rapport a été publié sur le site Internet du ministère dans lequel on retrace tous les points abordés durant cette consultation, notamment la question spécifique de la propriété agricole et de l’accès aux terres pour la relève agricole. Ces consultations vont aboutir sur une réforme de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles.

Avec des informations de Louis-Simon Lapointe et de Jérémie Camirand

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre ICI Québec

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Québec.