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Ottawa s’abstient de voter en faveur d’une adhésion des Palestiniens à l’ONU

L'image de l'ambassadeur palestinien est diffusée sur un écran dans la salle de l'Assemblée générale de l'ONU.

L'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, au moment de s'adresser aux représentants des États membres de cette organisation avant le vote, le 10 mai 2024.

Photo : Getty Images / AFP/CHARLY TRIBALLEAU

Radio-Canada

L’Assemblée générale de l’ONU a massivement voté vendredi en faveur d’un projet de résolution appelant à l’admission de l’État de Palestine en tant que membre de l’ONU. Le Canada s’est toutefois abstenu de voter.

La résolution, adoptée par 143 pays contre neuf, accorde de nouveaux droits et privilèges à la Palestine et appelle le Conseil de sécurité à réévaluer favorablement sa demande de devenir le 194e membre de l’ONU.

Vingt-cinq pays, dont le Canada, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie, se sont abstenus de voter sur cette résolution.

Dans le contexte de la guerre à Gaza entre le Hamas et Israël, les Palestiniens, qui ont un statut d'État non membre observateur, avaient relancé début avril leur requête de 2011 qui réclamait de devenir un État membre à part entière des Nations unies.

Pour aboutir, une telle initiative nécessite, avant un vote de l'Assemblée générale à la majorité des deux tiers, une recommandation positive du Conseil de sécurité. Mais les États-Unis y ont mis leur veto le 18 avril.

Proche-Orient, l’éternel conflit

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Un panache de fumée s'élève à la suite d'une frappe aérienne israélienne, dans la ville de Gaza, le samedi 7 octobre 2023.

Les Palestiniens ont donc décidé de se tourner vers l'Assemblée générale, où ils ont recueilli une large majorité.

Le projet de résolution présenté par les Émirats arabes unis constate que l'État de Palestine remplit les conditions requises pour devenir membre de l'ONU et devrait donc être admis à l'Organisation.

Il demande ainsi que le Conseil de sécurité réexamine favorablement la question, une perspective plus qu'improbable vu la position de Washington, qui s'oppose à toute reconnaissance en dehors d'un accord bilatéral entre les Palestiniens et leur allié israélien, dont le gouvernement rejette la solution à deux États.

Pour justifier son abstention vendredi, Affaires mondiales Canada indique dans un communiqué que les perspectives d’une paix durable sont plus sombres que jamais, affirmant travailler pour contrer les efforts destinés à empêcher la réalisation d’une solution à deux États.

Il est clair que nous devons de toute urgence tracer une voie crédible pour parvenir à la solution à deux États, une voie qui donne l’espoir aux Palestiniens et aux Israéliens qu'ils pourront vivre côte à côte dans la paix, la sécurité et la dignité, indique encore le texte. La création d’un État palestinien ne peut pas être retardée indéfiniment.

Le Canada est prêt à reconnaître l’État de Palestine au moment le plus propice à une paix durable, mais pas nécessairement comme la dernière étape sur cette voie.

Une citation de Extrait d’un communiqué d’Affaires mondiales Canada

Un changement fondamental dans l'approche du Canada

Même si, dans le passé, on disait que la reconnaissance d'un État palestinien ne peut venir qu'à la fin d'un processus qui inclut deux États, on reconnaît que, peut-être, ça va devoir se faire à une autre étape dans ce processus, a déclaré vendredi le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, qui était de passage à West Kelowna. C'est un changement fondamental dans l'approche du Canada.

Justin Trudeau parle dans un micro.

Justin Trudeau, premier ministre du Canada, en point de presse à Kelowna, en Colombie-Britannique, le 10 mai 2024

Photo : La Presse canadienne / Aaron Hemens

Traditionnellement, le Canada se range du côté d'Israël lors des votes importants à l’ONU, mais les libéraux avaient rompu avec cette politique en décembre dernier en soutenant une résolution non contraignante à l'Assemblée générale qui appelait à « un cessez-le-feu humanitaire immédiat » entre Israël et le Hamas.

Le gouvernement de Justin Trudeau avait expliqué qu'il avait voté en faveur de cette motion en raison de la situation humanitaire désastreuse dans la bande de Gaza et de la nécessité de se concentrer sur une paix durable qui permettrait, à terme, la création d'un État palestinien.

Le Canada reconnaît actuellement les territoires palestiniens comme des entités distinctes d'Israël mais pas comme un État à part entière.

La délégation palestinienne à Ottawa a écrit dans un communiqué de presse que ce pas en avant est positif, mais elle a soutenu qu'une pleine reconnaissance refléterait mieux les aspirations du Canada à ramener la paix dans la région. L'ambassadeur d'Israël à Ottawa a soutenu que l'adhésion à part entière de la Palestine à l'ONU récompenserait le Hamas.

Par ailleurs, le Canada s'est joint à l'Union européenne pour condamner deux incendies criminels perpétrés par des colons israéliens dans la zone occupée de Jérusalem-Est contre le bâtiment local utilisé par l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), une agence des Nations unies qui soutient les Palestiniens.

Malgré cela, le Canada n'a pas encore tenu sa promesse faite il y a trois mois de sanctionner les colons violents de Cisjordanie, une décision prise par les États-Unis et par le Royaume-Uni il y a quelques mois.

Avec les informations de Agence France-Presse et La Presse canadienne

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