•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Travailleurs étrangers : une usine de la Péninsule acadienne écope de sanctions sévères

Pêcheries LeBreton et Fils écope d’une deuxième amende en deux ans.

Les Pêcheries LeBreton & Fils, à Grande-Anse, N.-B.

Les Pêcheries LeBreton & Fils, à Grande-Anse, N.-B.

Photo : Radio-Canada / François Vigneault

Radio-Canada

L'usine de transformation de homard Pêcheries LeBreton, à Grande-Anse, au Nouveau-Brunswick, écope d'une nouvelle amende. Cette fois, elle s'élève à plus de 360 000 $. L'entreprise a été jugée non conforme par Immigration Canada et n’a plus le droit d’embaucher des travailleurs étrangers temporaires (TET) pendant deux ans.

C’est la deuxième fois que l’entreprise est épinglée par le gouvernement fédéral. La dernière fois, en juin 2023, Pêcheries LeBreton et Fils avait dû payer 30 000 $ à Emploi et Développement social Canada.

Ottawa jugeait que l'entreprise avait manqué à ses obligations de fournir un milieu de travail exempt d'abus à ses employés étrangers temporaires. Une amende que les dirigeants de l’usine indiquent avoir réglée.

Cette fois, le 15 avril, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a placé Pêcheries LeBreton et Fils sur la liste des employeurs non conformes. Ce classement s’accompagne d’une amende de 365 750 $ et d'une interdiction de 2 ans d’engager des travailleurs étrangers temporaires à travers les programmes fédéraux.

L’IRCC évoque cinq raisons pour justifier sa décision. L’Immigration pointe notamment du doigt des raisons similaires à ce qui avait poussé le fédéral à les pénaliser une première fois.

Deux hommes de dos placent des homards sur une trieuse automatique dans l'usine de Fruits de mer Madeleine à Havre-aux-Maisons.

Les Pêcheries LeBreton et Fils ne pourront plus recruter de travailleurs étrangers temporaires par l'entremise des programmes fédéraux pendant deux ans. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

L’employeur n’a pas fait suffisamment d’efforts pour veiller à ce que le milieu de travail soit exempt : de mauvais traitement; d’agression sexuelle; de violence psychologique; d’exploitation financière; de représailles.

Une citation de Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada

IRCC indique également que le salaire et les conditions de travail ne correspondaient pas ou n’étaient pas supérieurs à ce qui était énoncé dans l’offre d’emploi ou l’emploi ne correspondait pas à ce qui était énoncé dans l’offre d’emploi.

La pénalité à Pêcheries LeBreton et Fils est la plus sévère imposée à un employeur de travailleurs étrangers temporaires au Nouveau-Brunswick depuis la première sanction donnée, en 2015, soit l'année de l’entrée en vigueur de nouvelles dispositions réglementaires.

Serge Cormier croit que certaines allégations sont discutables

Les propriétaires de Pêcheries LeBreton et Fils ont décliné notre demande d'entrevue. Ils indiquent toutefois qu'ils estiment que ces allégations sont complètement injustifiées et déraisonnables. Ils assurent être en train d'évaluer leurs options légales.

Le député fédéral d’Acadie-Bathurst, Serge Cormier, dit que l’entreprise a contacté son bureau pour réclamer de l’aide dans le processus il y a plusieurs mois. L’entreprise a depuis envoyé des centaines de pages pour tenter de se conformer aux règlements.

Serge Cormier au quai de Shippagan.

Serge Cormier, député libéral fédéral de la circonscription d'Acadie-Bathurst.

Photo : Radio-Canada / Nicolas Steinbach

Selon le député, certaines allégations sont discutables. Le député libéral croit que l’usine de transformation a fait preuve de transparence dans ce dossier et reconnaît que le processus peut être complexe et bureaucratique.

Avec les informations que j’ai et ce que j’ai vu du dossier, je pense que certaines pénalités qu’ils ont eues auraient pu peut-être être évitées s’il y avait eu une meilleure communication des fonctionnaires et du gouvernement, croit Serge Cormier.

Le député dit cependant qu'il y a des allégations très sérieuses et qu'il reviendra à Pêcheries LeBreton de prouver si elles sont fondées à travers un processus judiciaire.

Ni l'Union des pêcheurs des Maritimes ni l'Association des transformateurs de homard n'ont souhaité commenter l'affaire.

D’après un reportage de Nicolas Steinbach

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre ICI Acadie

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Acadie.