•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Le feu n’est pas la plus grande menace des pompiers : ce serait plutôt le cancer

Alexandre Groleau dans le garage du service incendie.

Alexandre Groleau est chef des opérations au Service de protection contre les incendie de Sherbrooke. Il combat depuis 2018 une leucémie contractée dans le cadre de son travail. (Photo d'archives.)

Photo : Radio-Canada / Zoé Bellehumeur

Radio-Canada

Les cas de cancer chez les pompiers seraient en explosion. Quatre pompiers actuellement à l'emploi du Service de protection contre les incendies de Sherbrooke (SPIS) et sept retraités ont développé un cancer en lien avec leur profession au cours des dernières années. C'est sans compter les trois décès survenus depuis 2019 au sein du service.

Un chiffre qui tend à monter au fil des années. Si, auparavant, la majorité des constructions étaient faites de bois, aujourd'hui, plusieurs matériaux sont utilisés. Lorsqu'ils brûlent, les émanations qui pénètrent dans les voies respiratoires et qui entrent en contact avec la peau pourraient être responsables de ces cancers.

Alexandre Groleau est une de ces victimes. Le chef de division au SPIS combat actuellement une leucémie. Même si son dossier médical s'est alourdi en 2018, le pompier va bien dans les circonstances. Je ne peux pas m'en plaindre. J'ai de bons traitements. La situation est stable. C'est une maladie professionnelle qui a été reconnue par la CNESST, a-t-il raconté au micro de Vivement le retour.

Actuellement, neuf types de cancer sont reconnus par la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) comme des maladies professionnelles. Dans le cas d'Alexandre Groleau, il a dû multiplier les démarches pendant trois ans pour que l'organisme reconnaisse que sa maladie était directement liée à son travail.

Le quotidien d'Alexandre Groleau est maintenant rempli de médicaments, d'immunothérapies et de rendez-vous médicaux. J'ai aussi eu des arrêts de travail prolongés à certains moments de ma vie, lors des rechutes.

Chacun a son combat dans la vie. C'est le mien.

Une citation de Alexandre Groleau, chef de division au SPIS

Les méthodes de travail changent

Il admet avoir changé ses façons de travailler, histoire de ne pas trop se mettre en contact avec des substances qui pourraient être cancérigènes. Je m'expose le moins possible. Sur les scènes d'incendie, je vais rester dans le périmètre, mais je vais me tenir loin, sur les recommandations de mon médecin.

Un pompier met son masque lors d'une intervention à Sherbrooke.

Dans le cadre de leur travail, les pompiers sont de plus en plus exposés à des contaminants. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Daniel Mailloux

On espère que la courbe va redescendre, mais on est présentement au sommet de cette courbe. On est plus sensibilisés depuis huit ans, au moment où la CNESST a publié le Guide des bonnes pratiques sur la prévention du cancer chez les pompiers fait par l'APSAM, indique M. Groleau.

Depuis, plusieurs mesures ont été mises en place et des investissements ont été faits pour protéger les pompiers du cancer. Malgré tout, les cancers se multiplient et ça ne diminue pas, se désole-t-il.

Il affirme que le métier a fait un virage à 180 degrés sur le plan de la décontamination. Par exemple, un pompier qui revient d'un incendie doit prendre une douche dans un délai d'une heure avant de reprendre son service. De plus, les sapeurs ont deux équipements de combat complets, placés dans des sacs spéciaux pour éviter que les substances nocives se répandent dans l'habitacle des camions.

On espère que les mesures mises en place vont porter leurs fruits pour faire redescendre la courbe.

Une citation de Alexandre Groleau, chef de division au SPIS

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre ICI Estrie

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Estrie.