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Campement propalestinien : les étudiants menacés de suspension par l’Université de Toronto

Plusieurs dizaines de tentes sont installées sur une grande pelouse dans uen ville.

Des manifestants sont arrivés sur les lieux vers 4h jeudi et ont installé plusieurs dizaines de tentes sur la pelouse du cercle King's College, au cœur du campus.

Photo : Patrick Morrell/CBC News

Radio-Canada

Après les universités McGill et d'Ottawa, notamment, c'est au tour du campus de l'Université de Toronto situé au centre-ville d'être le théâtre d'un campement propalestinien. L'établissement prévient les étudiants protestataires qu'ils pourraient être suspendus.

Des manifestants sont arrivés sur les lieux vers 4 h jeudi et ont installé plusieurs dizaines de tentes sur la pelouse du cercle King's College, au cœur du campus.

Des manifestants tiennent des affiches avec des messages comme « Arrêtez d'armer Israël ».

Des manifestants propalestiniens ont établi un campement sur le campus de l'Université de Toronto.

Photo : Radio-Canada / Myriam Eddahia

Une centaine de protestataires étaient sur place jeudi midi. Puis, en soirée, des policiers sont arrivés sur les lieux.

Des policiers.

Des policiers sont arrivés sur les lieux en soirée, jeudi.

Photo : Radio-Canada / Patrick Morrell/CBC

Proche-Orient, l’éternel conflit

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Un panache de fumée s'élève à la suite d'une frappe aérienne israélienne, dans la ville de Gaza, le samedi 7 octobre 2023.

Une porte-parole de la police a déclaré à CBC News que les policiers sont au courant de la manifestation et seront présents pour s'assurer que les gens restent dans la légalité. Elle a ajouté que l'université n'a pas demandé la présence de la police de Toronto.

L'étudiante et manifestante Erin Mackey raconte qu'elle veut faire preuve de solidarité avec le mouvement international en faveur de la Palestine dans le conflit armé contre Israël.

Pas d'expulsion ce soir

Dans un message adressé jeudi soir aux organisateurs du campement, l’administration de l’Université s’est montrée rassurante.

Nous avons réitéré notre demande que vous quittiez le campus avant 22 heures. Toutefois, si vos activités restent pacifiques, nous n'avons pas l'intention de vous expulser du campus ce soir.

Une citation de Extrait du message de l’administration de l’Université de Toronto

Plus tôt, Mme Mackey, qui est une organisatrice de l'occupation, avait affirmé que des étudiants de tous horizons, de différentes religions étaient sur place, ainsi que plusieurs professeurs. Elle a dit que les manifestants n'allaient pas lever le camp avant 22 h, comme le leur demandait l'Université.

Dans un communiqué, les manifestants à l'Université de Toronto ont déclaré qu'ils demandaient à l'établissement d'enseignement supérieur de révéler une liste complète de ses investissements et de se désinvestir des actifs qui soutiennent l'apartheid israélien, l'occupation et la colonisation illégale de la Palestine. Ils ont également demandé à l'université de couper les liens avec les institutions universitaires israéliennes qui opèrent en Cisjordanie occupée.

Une bannière et des campeurs au campus de l'Université de Toronto.

L'administration ne prévoit pas d'expulser les manifestants jeudi soir si les activités demeurent pacifiques.

Photo : Radio-Canada / Jérémie Bergeron

Kalliopé Anvar McCall, une autre protestataire, affirme que les manifestants partiront seulement lorsque l'Université aura acquiescé à leurs demandes de mettre fin à tout investissement dans des compagnies liées à l'apartheid israélien, à l'occupation ainsi qu'aux colonies illégales en Palestine en plus de boycotter les universités israéliennes « complices ».

On a déclaré cette zone [du campement] comme une zone sans police et sans sionistes. On est prêts à tout pour défendre cet espace.

Une citation de Kalliopé Anvar McCall, manifestante

La professeure d'études féministes Robyn Maynard dit qu'il est important que les manifestants soient « protégés ». Le génocide à Gaza, c'est une des plus grandes injustices en ce moment, dit-elle.

Dimanche, l'Université de Toronto avait prévenu ses étudiants dans un courriel que l'installation d'un campement serait contraire à son code de conduite et constituerait une intrusion sur une « propriété privée ».

La pelouse du cercle King's College avait été clôturée en prévision, dit l'établissement, de la cérémonie annuelle de la collation des grades, en juin, mais les manifestants s'y sont quand même installés.

En fin de journée, des douzaines de tentes étaient dressées à King's College, que les manifestants avaient rebaptisé People's Circle for Palestine (le Cercle populaire pour la Palestine, traduction libre). Quelques voitures de police et des véhicules services de sécurité étaient stationnés non loin de là.

Il y avait eu un peu d'agitation au camp vers l'heure du souper, en réponse à la présence de contre-manifestants pro-Israël.

Les manifestants ont installé des tentes sur la pelouse du cercle King's College à l'Université de Toronto, le 2 mai 2024.

Vue aérienne du campement propalestinien à l'Université de Toronto

Photo : Radio-Canada / Patrick Morrell

Suspension d'étudiants?

Dans une déclaration écrite, l'Université de Toronto dit respecter le droit des membres de [sa] communauté de se rassembler et de manifester, selon les limites de la loi et des politiques [de l'Université].

Des tentes sont installées sur la pelouse du cercle King's College de l'Université de Toronto avec une affiche qui porte l'inscription « U of T Students with Palestine », le 2 mai 2024.

Des manifestants ont installé une dizaine de tentes sur la pelouse du cercle King's College, au cœur du campus de l'Université de Toronto.

Photo : Radio-Canada / Jérémie Bergeron

L'établissement ajoute que les manifestants ne doivent pas gêner les étudiants, les professeurs et le personnel dans leurs études, leur travail ou leurs recherches.

Notre préférence consiste à commencer par le dialogue. Ceux qui contreviennent aux politiques de l'Université ou à la loi risquent de faire face aux conséquences.

Une citation de Université de Toronto (déclaration écrite)

L'établissement cite entre autres comme sanction possible la suspension, tel que prévu dans son code de conduite.

Les attentes de l'Université de Toronto

L'Université de Toronto dit avoir informé jeudi matin les protestataires de ses « attentes » en matière de manifestations « pacifiques », y compris l'interdiction d'installer des structures comme des tentes sur le campus, de tenir des discours haineux, de consommer de l'alcool ou des drogues, de vapoter et de manifester après 22 h.

Les manifestants n'ont pas l'intention d'obtempérer tant que l'université n'aura pas accédé à leurs demandes.

Des manifestants tiennent des drapeaux palestiniens à l'Université de Toronto, le 2 mai 2024.

Des protestataires propalestiniens escortent une contre-manifestante à l'extérieur de leur campement à l'Université de Toronto jeudi matin.

Photo : La Presse canadienne / Chris Young

Craintes de débordements

Dans un échange de courriels avec Radio-Canada, l'Université de Toronto refuse de préciser si elle a appelé la police en renfort ou si elle va demander une injonction en cour pour déloger les manifestants.

L'Université rappelle que son recteur, Meric S. Gertler, a rencontré des représentants du mouvement Occupy for Palestine au début d'avril. Ce dernier a rejeté leurs demandes de boycottage universitaire et financier d'Israël.

Les manifestants accusent l'administration d'avoir ignoré leurs demandes de dialogue.

Dans une lettre datée du 30 avril, des membres du corps professoral accusaient l'administration de « fausses déclarations » dans sa description de tous les bâtiments et terrains du campus comme une « propriété privée ». L'administration cherche à se donner le pouvoir de déterminer quelles manifestations sont "autorisées" et lesquelles ne le sont pas, peut-on lire dans la lettre.

À New York, la police a délogé des manifestants propalestiniens par la force à l'Université Columbia. Il y a eu des violences entre manifestants propalestiniens et pro-israéliens aux États-Unis.

Le rabbin Seth Goren, PDG du groupe juif Hillel Ontario, craint également des débordements à Toronto.

Nous craignons que la situation ne s'aggrave ici.

Une citation de Seth Goren, rabbin

De son côté, le professeur d'anthropologie à l'Université de Toronto Alejandro Paz affirme que l'établissement devrait répondre aux préoccupations des étudiants.

Je pense que le campement a été installé parce que l'administration n'a pas écouté les étudiants, qui sont choqués par ce qui se passe à Gaza et par la guerre génocidaire livrée par Israël à l'endroit du peuple palestinien, dit-il.

Avec des renseignements fournis par Jérémie Bergeron, par Myriam Eddahia, par CBC News et par La Presse canadienne

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