Plus de 300 victimes d’emportiérage à Montréal entre 2019 et 2022
Selon cette étude, 70 % des cas ont eu lieu dans des rues sans aménagement cyclable, et 30 % sont survenus sur des voies cyclables.
Photo : AP / Mike Brown
De 2019 à 2022, 309 personnes ont été victimes d’emportiérage dans les rues de Montréal, révèle une étude de la direction de la santé, publiée mercredi, dressant un premier portrait de ce phénomène dans la métropole.
L’emportiérage consiste à ouvrir la portière du véhicule sans précaution, en frappant un piéton, un fauteuil roulant, mais aussi, le plus souvent, un cycliste.
Selon cette étude, 70 % des cas ont eu lieu dans des rues sans aménagement cyclable et 30 % sont survenus sur des voies cyclables.
On apprend également qu’aucun emportiérage n’a été enregistré sur les voies cyclables protégées. Les quartiers centraux avec stationnement sur rue sont les plus à risque
.
François Tessier, chercheur et coauteur de l’étude, précise toutefois que les chiffres sur lesquels il s’est appuyé ne reposent que sur les données enregistrées par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
François Tessier, agent de recherche, Direction régionale de la santé publique de Montréal
Photo : Radio-Canada
Un danger certain
L’emportiérage peut être à l’origine de blessures graves, voire mortelles.
Soit on entre en collision avec la portière qui s’ouvre d’un véhicule à l’arrêt, explique M. Tessier, soit, ce qui peut être encore pire, on essaie d’éviter la portière, on est déplacé vers la voie et on entre en collision avec un véhicule à moteur en mouvement. C'est encore plus dangereux.
Le reportage de Jacaudrey Charbonneau.
En entrevue au 15-18, il dit croire que les données colligées pourraient être bien inférieures au portrait réel, car tous les emportiérages ne sont pas systématiquement signalés aux policiers.
Le chercheur rappelle que, durant la période de collecte de ces données, on a vécu la pandémie, ce qui pourrait changer le véritable portrait
de la situation.
L’été est à nos portes, la saison du vélo est lancée et les déplacements à bicyclette sont de plus en plus nombreux. Les auteurs de l’étude recommandent qu’on en fasse davantage pour des infrastructures cyclables sécuritaires afin d'assurer un changement de comportement dans nos déplacements
.
L’ouverture pivot (à la hollandaise) permet aux occupants d’un véhicule de voir venir les cyclistes.
Photo : Radio-Canada
Ils conseillent également de prioriser l’implantation d’aménagements cyclables dans les quartiers centraux.
Ils demandent pa ailleurs aux automobilistes d’être plus vigilants avant de sortir de leur véhicule. En voiture, avant de sortir, on regarde derrière et sur le côté.
L’ouverture pivot (à la hollandaise) permet aux occupants d’un véhicule de voir venir les cyclistes.
À vélo, on respecte une distance d’au moins un mètre par rapport aux voitures immobilisées
, rappellent les auteurs de l'étude.