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Les conservateurs relancent les appels à la démission du président Fergus

Greg Fergus est debout devant son siège de président de la Chambre des communes.

Le président de la Chambre des communes, Greg Fergus, a expulsé mardi le chef conservateur Pierre Poilievre, qui a refusé de retirer les propos prononcés quand il a qualifié le premier ministre de «cinglé». (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

La Presse canadienne

Les conservateurs ont relancé mercredi les appels à la démission du président de la Chambre des communes, Greg Fergus, le jugeant partial après qu'il eut, la veille, expulsé leur chef, Pierre Poilievre, en raison de ses refus répétés de retirer les propos prononcés quand il a traité le premier ministre Justin Trudeau de « cinglé ».

Il doit démissionner. C'est une honte, a lancé le député albertain Michael Cooper en s'engouffrant dans la salle où allait se tenir la réunion du caucus conservateur.

M. Fergus n'a pas cédé aux nouvelles pressions de l'opposition officielle, si l'on se fie à son porte-parole, Mathieu Gravel, qui a déclaré en après-midi que le président [...] n'a aucune intention de démissionner.

Le député conservateur Michael Barrett a reproché au président Fergus d'avoir une approche de deux poids, deux mesures en n'ayant pas sanctionné le premier ministre pour des insultes personnelles à l'endroit de son chef.

John Brassard, un ancien leader conservateur à la Chambre, a jugé particulièrement indigne le fait que M. Trudeau laisse entendre et insinue que nous sommes d'une manière ou d'une autre des nationalistes blancs ou des racistes sans qu'il y ait de conséquence.

Pouvez-vous imaginer le chef ou le premier ministre d'un pays du G7 faisant référence ainsi au parti d'opposition? a-t-il demandé aux journalistes. Selon lui, ce langage non parlementaire de M. Trudeau le rend davantage fautif que le chef conservateur.

M. Trudeau n'a pas répondu aux questions des journalistes alors qu'il se rendait, mercredi avant-midi, à la réunion de son propre caucus.

Les conservateurs, eux, n'ont pas déposé mercredi de motion visant à ce que la Chambre des communes montre la porte à M. Fergus.

Lors d'une précédente tentative en décembre dernier, le président s'était accroché après avoir obtenu une mince majorité d'appuis grâce aux libéraux et aux néo-démocrates.

Débats plus civilisés

C'était le jour et la nuit lors de la période des questions, mercredi, comparativement à celle de la veille. Tant le chef conservateur que son adversaire libéral ont baissé d'un ton, voire de deux ou même de trois, si bien que le président a encouragé les élus à continuer dans cette veine positive.

Lors des débats, M. Poilievre a gardé le cap avec ses questions sur les opioïdes malgré que M. Trudeau, notant au passage son nouveau ton plus raisonnable, lui ait demandé de confirmer qu'il n'appuie pas les extrémistes, les organisations de suprémacistes blancs comme Diagolon ou qu'il ne veut pas leurs votes.

Cela est encore une fois faux, lui a rétorqué le chef conservateur, sans préciser davantage.

Pierre Poilievre.

Les libéraux ont critiqué Pierre Poilievre pour sa rencontre avec des manifestants qui auraient des liens avec l'extrême droite. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

Le président a interrompu la députée libérale d'arrière-ban Anju Dhillon alors qu'elle posait une question au premier ministre qui semblait s'inscrire dans la même lignée d'accusations, lui demandant d'arriver à une question qui relève de l'administration du gouvernement.

L'élue montréalaise a poursuivi en invitant M. Trudeau à dire comment le gouvernement va protéger le gouvernement contre les groupes extrémistes et quelle est la responsabilité de tous les dirigeants politiques.

Mme Dhillon a été l'un des trois députés libéraux à poser une question sur ce même sujet à Justin Trudeau.

Précédemment et à plusieurs reprises, le premier ministre a ramené la question de l'extrémisme en répondant à des questions qui ne portaient pas sur ce sujet.

Un mince appui

Bien que le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, se soit amusé mardi en affirmant que l'expulsion du chef conservateur était une décision de gros bon sens, la formation politique maintient avoir perdu confiance dans le président.

Greg Fergus s'était fait reprocher non seulement d'avoir participé à un événement partisan après avoir été élu président, mais aussi d'avoir pris part dans son accoutrement de président et dans son bureau à une vidéo pour féliciter un ami, enregistrement qui a été présenté à un congrès du Parti libéral de l'Ontario.

On a fait notre lit déjà depuis longtemps, a résumé le leader bloquiste à la Chambre, Alain Therrien, questionné à proximité d'un édifice du parlement. Il a ajouté que les événements de mardi confirment que M. Fergus peine à maintenir la paix aux Communes.

Jagmeet Singh sourit.

Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Au Nouveau Parti démocratique, dont l'appui est décisif, le chef Jagmeet Singh a réitéré avoir confiance dans le président. Il a comparé M. Poilievre aux intimidateurs qui n'ont pas le courage d'accepter la responsabilité pour leurs actions lorsqu'ils sont rappelés à l'ordre.

Pour le chef adjoint, Alexandre Boulerice, M. Fergus a simplement appliqué les règles face à un chef conservateur qui savait exactement ce qu'il faisait.

C'est une espèce de coup monté où il voulait avoir l'air d'une victime, puis d'un martyr. D'ailleurs, un courriel de financement est parti tout de suite après.

Une citation de Alexandre Boulerice, chef adjoint du Nouveau Parti démocratique

Allusions à Trump

Dans les rangs libéraux, le leader en Chambre par intérim, Steven MacKinnon, a exposé aux journalistes sa lecture similaire de la situation. Il en a ajouté une couche en dressant un parallèle entre les conservateurs de M. Poilievre et le livre de jeu de la droite populiste extrême partout dans le monde.

Il a, du même souffle, fait allusion à l'ex-président américain Donald Trump en évitant de le nommer. Les conservateurs, [...] ils entrent dans les institutions démocratiques, brisent les règles et, lorsqu'on fait un rappel à l'ordre, ils sortent et se disent victimes. [...] Vous aurez remarqué qu'il y a un autre leader qui a fait ça hier, sorti d'une cour à New York, dire qu'il a été muselé, a lancé M. MacKinnon.

Pablo Rodriguez parle debout aux Communes.

Pablo Rodriguez est le lieutenant du Québec dans le gouvernement Trudeau.

Photo : La Presse canadienne / Justin Tang

Interrogé pour savoir si les libéraux jettent de l'huile sur le feu, le lieutenant de Justin Trudeau pour le Québec, Pablo Rodriguez, a plutôt défendu son chef en affirmant qu'il n'a fait qu'énoncer des faits.

M. Poilievre est allé rencontrer des suprémacistes blancs, des gens de l'extrême droite. On demande juste qu'il les dénonce, il n'arrive pas à le faire. C'est un problème en soi, a-t-il déclaré.

Mardi, après avoir qualifié de honteux et sans colonne le leadership de M. Poilievre, M. Trudeau en a profité pour faire allusion à la récente rencontre de ce dernier avec des manifestants qui auraient des liens avec l'extrême droite.

M. Rodriguez a, en répondant à une autre question en mêlée de presse mercredi, repris l'expression jeter de l'huile sur le feu pour la retourner contre M. Poilievre.

[M. Fergus] a demandé cinq fois à M. Poilievre de retirer ses propos indignes d'un parlementaire et qui jettent de l'huile sur le feu, a dit celui qui est aussi ministre fédéral des Transports.

Greg Fergus a été élu sous la bannière libérale dans la circonscription de Hull-Aylmer, mais dans ses fonctions de président de la Chambre, il se doit d'être un arbitre impartial des travaux aux Communes.

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