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Le surmenage pousse des infirmières vers le secteur privé, selon l’une d’elles

Stacey Button, dans sa maison, tient son petit chien dans ses bras.

L'infirmière Stacey Button décrit les conditions de travail épuisantes qui l'ont poussée à quitter le système public de santé pour travailler dans le secteur privé en tant qu'infirmière itinérante.

Photo : Radio-Canada / Troy Turner

Radio-Canada

Une infirmière de Terre-Neuve-et-Labrador, Stacey Button, témoigne des conditions de travail épuisantes qui l'ont poussée à quitter le système public de santé pour travailler dans le secteur privé en tant qu'infirmière itinérante.

Mme Button a travaillé pendant une dizaine d’années à Springdale en tant qu’infirmière auxiliaire autorisée. Cet emploi l’a surmenée au point de la pousser à démissionner. C’est pourquoi elle est devenue infirmière itinérante. Elle dit être plus respectée et mieux rémunérée dans le secteur privé.

Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que les gens fassent ce travail extrêmement difficile tout en les pressant autant que possible. Le système de santé a plus besoin d’infirmières que les infirmières ont besoin de travailler là, affirme Mme Button.

Le ministre de la Santé, Tom Osborne, a qualifié plusieurs fois de mal nécessaire le recours aux infirmières d’agences privées. Selon lui, il y a des emplois à temps plein pour chaque infirmière de la province, mais il estime que les infirmières devraient réduire leurs attentes parce que les emplois offerts ne se trouvent peut-être pas dans les services ou les lieux où elles souhaitent travailler.

Crise en santé en Atlantique

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Une infirmière prend soin d'un patient dans un hôpital.

Surchargée de travail et insuffisamment valorisée

Stacey Button explique qu’à Springdale, elle travaillait principalement dans un service de soins aigus de neuf lits. Elle était la seule infirmière auxiliaire autorisée qui travaillait avec une infirmière immatriculée durant les quarts de nuit.

Même si leurs champs de pratique sont différents, elles devaient effectuer les mêmes tâches. Mme Button dit qu’elles devaient tout faire, de l'admission des patients à l'appui au service des urgences.

Quand vous entriez dans le poste de soins infirmiers, vous n'étiez pas en mesure de dire qui était qui. Et pourtant, vous aviez affaire à quelqu'un qui gagnait presque le double de vous, souligne Stacey Button.

Le salaire maximal des infirmières immatriculées s’élève à 71 $ l’heure et celui des infirmières auxiliaires autorisées à 32 $ l’heure, selon le syndicat provincial des employés des secteurs public et privé (NAPE).

Tom Osbourne.

Le ministre de la Santé de Terre-Neuve-et-Labrador, Tom Osbourne, a qualifié plusieurs fois de « mal nécessaire » le recours aux infirmières d’agences privées.

Photo : Radio-Canada / Mark Quinn

Mme Button dit qu’il lui arrivait de travailler 12 heures par jour pendant sept jours répartis sur deux semaines et qu’on lui demandait de faire des heures supplémentaires presque chaque jour de congé. Elle ne se sentait ni respectée ni rémunérée à sa juste valeur.

Elle dit avoir appris peu après sa démission qu’on l’avait remplacée par une infirmière immatriculée itinérante.

Une porte-parole des services de santé confirme que des infirmières immatriculées itinérantes travaillent à Springdale dans le service des urgences et dans un établissement de soins de longue durée.

Pour une juste rémunération

Le champ de pratique des infirmières auxiliaires autorisées a beaucoup évolué ces dernières années, mais leur salaire n’a pas suivi la cadence, selon le président du syndicat NAPE, Jerry Earle. Il dit qu'il en a parlé au gouvernement et que les autorités médicales ont accepté de réviser cela.

Jerry Earle.

L'Association des employés publics et privés de Terre-Neuve-et-Labrador (NAPE) est dirigée par Jerry Earle et représente environ 10 000 travailleurs du secteur de la santé de la province. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Curtis Hicks

Le gouvernement a conclu une entente de principe avec le NAPE et le SCFP qui prévoit de 2,48 $ à 3,11 $ de plus l’heure pour les infirmières auxiliaires autorisées, ainsi qu’une augmentation de 5 % pour celles qui comptent de 15 à 25 années de service dans la province, selon une porte-parole du ministère de la Santé.

Jerry Earle estime que les agences profitent de l’épuisement des infirmières pour les recruter, ce qui force le gouvernement à dépenser dans le secteur privé des millions de dollars qui seraient mieux investis dans le système public.

Il faut améliorer les choses. Nous ne pouvons pas faire travailler les gens 24 heures par jour et les faire travailler durant leurs jours de congé sans qu’ils aient de vacances. Cela ne peut pas continuer ainsi, dit-il.

M. Earle ajoute que de nombreuses infirmières et autres travailleurs de la santé ont dit au syndicat qu’ils retourneraient travailler dans le système public si les conditions y étaient améliorées.

D’après un reportage de Jessica Singer, de CBC

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