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Sites contaminés du Nord : un rapport aussi important pour Ottawa que pour l’industrie

Un lac au creux de la mine à ciel ouvert.

Le site de la mine Faro, au Yukon, est considéré comme l'un des cinq sites miniers les plus pollués au pays.

Photo : Gouvernement du Yukon

Le rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable sur la gestion des sites contaminés fédéraux du Nord est important non seulement pour Ottawa, mais également pour l’industrie minière actuelle, qui pourra s'y appuyer pour ajuster ses pratiques, dit un analyste.

Après 20 ans, il reste encore beaucoup à faire pour réduire les coûts associés aux sites contaminés et atténuer le risque pour l’environnement et la santé humaine dans l’intérêt des générations actuelles et futures, indiquait le commissaire Jerry DeMarco mardi.

Selon les chiffres présentés dans le rapport du commissaire, le total du passif financier des sites contaminés dans le Nord représente plus de 6 milliards de dollars, un montant qui semble réaliste pour l’analyste minier de la Société de conservation du Yukon, Lewis Rifkind.

Cela démontre à quel point l’industrie minière peut être coûteuse si on n’a pas de plan de fermeture adéquat dès le départ et assez de financement pour l’assainissement.

Une citation de Lewis Rifkind, analyste minier de la Société de conservation du Yukon

Ils peuvent y jeter un coup d’œil et se dire : Oh wow! Nous devons créer une mine qui ne sera pas comme Faro, dit-il, en ajoutant que les coûts énormes et la gestion perpétuelle des sites miniers amènent une question d’autant plus importante à ses yeux.

L’autre grande leçon de la mine de Faro et de la mine Giant, c’est : est-ce qu’on serait vraiment allés de l’avant avec leur développement?

Pas un reflet des progrès réalisés

Plusieurs agences et ministères fédéraux ont été critiqués dans ce rapport, mais le ministre des Affaires du Nord, Dan Vandal, estime que ce travail aidera le gouvernement à gérer les sites.

On va protéger la santé et la sécurité des Canadiens, c'est absolument notre priorité dans le Nord, a réagi le ministre Vandal au lendemain du dépôt du rapport.

« On est responsable de gérer plusieurs mines qui sont contaminées dans le Nord et abandonnées, et ça fait que les coûts pour faire ça reflètent le travail qui est nécessaire pour protéger la santé et la sécurité de l'environnement et des Canadiens », poursuit-il.

Le ministre des Affaires du Nord, Dan Vandal, est debout devant un microphone et à côté d'un drapeau canadien lors de son annonce concernant des logements aux Métis des Territoires du Nord-Ouest.

Le ministre des Affaires du Nord, Dan Vandal, en août 2022. M. Vandal estime que son ministère a fait beaucoup de progrès dans la gestion des sites contaminés du Nord du pays.

Photo : Radio-Canada / Ian Froese

Dan Vandal estime toutefois que le titre du rapport est décevant, car il ne reflète pas les progrès accomplis, surtout en matière d’engagement avec les Premières Nations.

On a une entente avec la nation Yellowknives Dene. On travaille ensemble pour qu’ils [puissent bénéficier] des avantages sociaux et économiques. Cette entente inclut un financement de 20 millions de dollars sur 10 ans pour [appuyer] leur capacité de participer dans l'économie de remédiation dans le Nord, ajoute-t-il.

De son côté, le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, affirme que le fardeau fiscal serait encore plus élevé sans les mesures prises par Ottawa, soit jusqu’à 4,6 milliards de dollars supplémentaires.

Les activités d’évaluation et d’assainissement en cours partout au Canada aident le gouvernement à comprendre la portée et l’ampleur réelles de la contamination, indique-t-il dans le même communiqué.

Le « canari » dans la mine de charbon

La Première Nation Yellowknives Dene, dont les terres ancestrales sont situées près d’anciennes mines en périphérie de Yellowknife, a aussi réagi à la lecture du rapport du commissaire DeMarco.

La Première Nation estime ne pas bénéficier assez des retombées socio-économiques de l’assainissement des mines et d’avoir été le canaridans la mine de charbon.

Notre peuple consomme la neige, l’eau et les ressources empoisonnées par les mines, en devient malade et en meurt parfois. (...) Les poissons, le gibier et d’autres ressources, dont nous sommes dépendants, sont en déclin et montrent des signes de contamination, peut-on lire dans le communiqué.

Un homme et un panneau

Le chef de Ndilo, Fred Sangris, près du site de la mine Giant en juillet 2022.

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

Le gouvernement du Canada a l'obligation de gérer les risques et de favoriser la réconciliation avec notre peuple, et le rapport sur les sites contaminés dans le Nord confirme que le Canada rate sa cible, a exprimé le chef de Dettah Ernest Betsina.

Le chef de Ndılǫ, Fred Sangris, demande aux gouvernements fédéral et territorial de revoir leurs façons d’autoriser le développement minier afin de « veiller à ce que les populations autochtones soient véritablement impliquées, y compris dans les efforts d’assainissement, et à ce que nos droits soient protégés ».

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