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Le caucus de QS se porte à la défense d’un GND ébranlé

Christine Labrie et Alexandre Leduc en point de presse.

La démission d'Émilise Lessard-Therrien était sur toutes les lèvres, mardi, au retour des députés à l'Assemblée nationale, aussi et surtout lors du point de presse matinal de Québec solidaire, dans la salle Bernard-Lalonde.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Mitraillés de questions depuis la démission d'Émilise Lessard-Therrien, les élus de Québec solidaire (QS) refusent d'ouvertement remettre en cause l'organigramme de la formation politique ou le leadership de son porte-parole masculin, Gabriel Nadeau-Dubois, qui était absent de l'Assemblée nationale, mardi.

Tant Manon Massé (Sainte-Marie–Saint-Jacques) que Christine Labrie (Sherbrooke) et Alexandre Leduc (Hochelaga-Maisonneuve) se sont portés à la défense de la structure actuelle du parti et de M. Nadeau-Dubois, 24 heures après l'annonce du départ de son homologue féminine.

Émilise Lessard-Therrien, qui a siégé à l'Assemblée nationale de 2018 à 2022 comme députée de Rouyn-Noranda–Témiscamingue, a annoncé sa démission lundi sur Facebook, cinq mois seulement après son élection à titre de co-porte-parole du parti.

Dans sa publication, Mme Lessard-Therrien a notamment déploré que les ressources de QS soient pour beaucoup tournées vers le travail parlementaire du parti et que la vision différente qu'elle proposait se soit heurtée au blocage organisationnel d'une petite équipe tissée serrée autour de Gabriel Nadeau-Dubois.

Ce dernier travaille pourtant bien en équipe, a plaidé Christine Labrie, mardi. Et quand j'entends des gens dire qu'on ne donne pas assez d'espace aux femmes dans ce parti-là, et qu'elles n'ont pas de leadership au sein du parti, ça me dérange beaucoup, parce que moi, je sens que j'en ai, du leadership, dans ce parti-là, a-t-elle dit.

Ça m'affecte qu'on nous considère comme des subordonnées. Je ne me sens pas comme ça. Et je trouve ça insultant, à la limite, de l'entendre.

Une citation de Christine Labrie, députée solidaire de Sherbrooke

À ses côtés, le leader parlementaire de QS, Alexandre Leduc, a lui aussi défendu le leadership de Gabriel Nadeau-Dubois, faisant notamment valoir que celui-ci avait travaillé avec Émilise Lessard-Therrien pour prendre le virage régional promu par celle-ci, notamment dans les dossiers du sébaste et de l'accaparement des terres.

Le député d'Hochelaga-Maisonneuve a également souligné que l'entourage de son chef parlementaire était composé de gens hautement compétents.

Je trouve ça regrettable que, dans la discussion actuelle, on cherche un coupable à tout prix, a-t-il déploré. C'est comme si on jouait aux Loups-garous, et [qu'on se disait] : "C'est qui qu'on pend ce soir? C'est qui le coupable aujourd'hui?" Et là, on cherche. Il faut que des têtes roulent.

Or, le départ de Mme Lessard-Therrien, selon M. Leduc, est plutôt le résultat de situations compliquées, avec des tonnes de facteurs compliqués. Aussi n'y a-t-il pas une [seule] personne qui [devrait] être montrée du doigt, a-t-il estimé.

Nos Mordus se prononcent sur les effets de la démission d'Émilise Lessard-Therrien.

Ce n’est pas facile d’avoir un leadership collectif, a résumé de son côté Manon Massé en entrevue à l'émission montréalaise Tout un matin, sur ICI Première.

Non seulement QS n'a pas de chef, mais son instance centrale, le Comité de coordination national, compte plus d'une douzaine de personnes, dont la présidente, Roxane Milot, forme, avec les co-porte-parole féminine et masculin du parti, un trio de direction, a rappelé la députée au micro de Patrick Masbourian.

Dans ce contexte, avancer, ce n'est pas facile, a répété Mme Massé qui, après avoir subi une troisième opération au cœur en moins d'un an, amorce ces jours-ci un retour progressif au travail qui devrait – du moins l'espère-t-elle – lui permettre de revenir à l'Assemblée nationale d'ici la fin de la semaine.

Ce leadership collectif là, on n'est pas habitué à ça, a-t-elle fait remarquer. Qui a été habitué ici à codiriger une entreprise? À codiriger un groupe? Très peu de monde. Ce n'est pas une pratique habituelle.

La députée a toutefois estimé que QS devait absolument montrer l'exemple en vue de pouvoir un jour gouverner le Québec.

Le pouvoir, si on n'est pas capable de le partager à deux, on ne sera jamais capable [de le partager] avec le peuple.

Une citation de Manon Massé, députée solidaire de Sainte-Marie–Saint-Jacques

La doyenne de QS à l'Assemblée nationale, qui a été co-porte-parole du parti de 2017 à 2023, a elle aussi renouvelé son soutien envers Gabriel Nadeau-Dubois, mardi, affirmant qu'elle lui faisait extrêmement confiance.

Mme Massé a toutefois reconnu qu'elle avait dû s'ajuster après la nomination de M. Nadeau-Dubois dans cette fonction, soulignant que leur relation professionnelle s'était développée avec le temps. J'ai été co-porte-parole pendant presque sept ans avec lui, ça ne s'est pas fait dans le premier mois, a-t-elle expliqué.

En ce sens, la députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques aurait souhaité profondément que des voies de passage soient trouvées pour qu'Émilise Lessard-Therrien demeure la porte-parole féminine de QS tout en continuant à faire des allers-retours entre le Témiscamingue – où elle demeure toujours – Québec et Montréal.

Manon Massé devant un micro.

En entrevue à « Tout un matin », la doyenne de Québec solidaire à l'Assemblée nationale, Manon Massé, est revenue mardi sur la démission d'Émilise Lessard-Therrien, qui lui a succédé comme porte-parole féminine du parti.

Photo : Radio-Canada / Guillaume Cyr

Seul député à avoir appuyé Mme Lessard-Therrien dans la course au co-porte-parolat de QS l'an dernier, Vincent Marissal (Rosemont) a déclaré pour sa part qu’il se sentait coupable et qu’il prenait sa part de responsabilité dans ce qu’il a présenté comme un échec, mardi.

J'ai un gros caillou dans mon soulier, a-t-il dit en mêlée de presse. Je ne me sens pas super bien. J'ai l'impression que j'aurais pu faire quelque chose et que je ne l'ai pas fait.

Gabriel Nadeau-Dubois, cela dit, devra aussi apporter certains changements dans la façon dont il exerce son leadership au sein du parti, a acquiescé M. Marissal. Je sais qu'il sait que des choses doivent changer, a-t-il déclaré.

Le principal intéressé, quant à lui, était absent de l'Assemblée nationale, mardi. Selon le parti, il est ébranlé et prend la journée pour digérer les événements. Appelé à réagir à chaud, lundi, le chef parlementaire de QS avait reconnu que le départ de Mme Lessard-Therrien constituait « une mauvaise nouvelle » pour le parti.

Ce n'est pas la première fois que le leadership de Gabriel Nadeau-Dubois est contesté. Une autre ancienne députée, Catherine Dorion, a fait paraître un livre, en novembre dernier, dans lequel elle décrit longuement l'influence, selon elle néfaste, du porte-parole masculin de QS.

Une porte-parole par intérim jusqu'en novembre?

La direction de Québec solidaire a fait savoir lundi qu'il était encore trop tôt pour se prononcer sur les mécanismes qui permettront de remplacer Émilise Lessard-Therrien dans ses fonctions.

Les statuts du parti donnent néanmoins le droit au Comité de coordination national de nommer une porte-parole par intérim jusqu'au prochain congrès annuel, qui aura lieu, dans ce cas-ci, en novembre 2024.

Dans ce contexte, les membres du Comité évaluent actuellement leurs options, a confirmé mardi matin l'attaché de presse Charles Castonguay à Radio-Canada.

Avec les informations de Sébastien Desrosiers

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