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MPI accepte finalement la demande d’un ancien combattant concernant une plaque du jour J

Timothy Yakabowich

Timothy Yakabowich se bat pour obtenir une plaque d'immatriculation personnalisée portant l'inscription JOUR-J pour sa moto.

Photo : Radio-Canada / Chelsea Kemp

Le Manitobain Timothy Yakabowich voulait une plaque d'immatriculation personnalisée avec la mention « Jour J » pour honorer la mémoire de son père qui a combattu pendant la Seconde Guerre mondiale. Sa demande a toutefois été rejetée à deux reprises par la Société d'assurance publique du Manitoba (MPI), qualifiant cette plaque de « violente » et « de nature politique », avant de faire volte-face mardi.

M. Yakabowich a soumis une première demande en août 2023. Il a cependant reçu une lettre de MPI, le 25 janvier dernier, l'informant que sa demande concernant cette plaque avait été refusée pour une raison décrite comme de nature violente ou liée à une activité criminelle.

Nous sommes conscients que les slogans peuvent avoir de différentes significations pour différentes personnes. MPI ne peut approuver des slogans qui peuvent être considérés comme insultants, provocants ou de mauvais goût, quelle que soit la langue utilisée, peut-on lire dans la lettre.

Cette lettre a aussi offert à Timothy Yakabowich la possibilité de soumettre une autre demande.

Il a donc demandé à MPI de revoir sa demande et il a sollicité l'aide de la Légion royale canadienne, une organisation qui soutient les anciens combattants et leurs familles.

Il a aussi contacté le député provincial Grant Jackson pour l'appuyer dans sa demande. Ce dernier a écrit au ministre de la Justice en son nom, comme l'explique Yakabowich.

Timothy Yakabowich a reçu une deuxième lettre officielle de refus de la part de MPI le 25 avril dernier.

Dans cette lettre, la société d'État a indiqué qu'elle maintenait le refus de cette demande, en indiquant qu'il s'agissait d'un mouvement politique ou social.

La procédure a duré plus de deux mois et j'ai finalement parlé à un représentant de MPI qui m'a expliqué au téléphone que la plaque avait été refusée parce qu'il s'agissait d'une question politique, raconte M. Yakabowich.

CBC/Radio-Canada a interrogé MPI sur le cas de M. Yakabowich et cette dernière a indiqué qu'elle ne ferait pas de commentaires sur les cas des clients individuels et qu’elle travaille directement avec eux pour répondre à leurs questions ou à leurs préoccupations.

Timothy Yakabowich tient une photo de son père.

Timothy Yakabowich tient une photo de son père lors d'une célébration de l'anniversaire du jour J près des monuments aux morts à Brandon, au Manitoba.

Photo : Radio-Canada / Chelsea Kemp

M. Yakabowich se dit insatisfait de la décision de MPI.

Il n'y a rien de tel que l'expression personnelle et la liberté d'expression. Je peux comprendre que certaines plaques d'immatriculation soient choquantes, mais je ne comprends pas comment cette plaque, en particulier, peut être choquante pour qulqu'un, dit-il.

Il soutient que le jour J est commémoré au Canada comme une partie importante de l'histoire et que la décision de MPI n'est pas impartiale.

Je pense que cette plaque est un signe de fierté pour notre héritage, pour ce qu'est le Canada, pour toutes les cultures, affirme Timothy Yakabowich.

Un troisième essai chanceux

Mardi, M. Yakabowich a indiqué à CBC/Radio-Canada qu’il avait reçu l’approbation de MPI, après avoir soumis une troisième demande.

J'ai été totalement pris au dépourvu, [mais] j'ai eu un grand sourire, dit-il. C'était un sentiment extraordinaire.

Si cette demande avait été rejetée, cela aurait été comme si on est éliminé au troisième tour. Je n’aurais pas eu d’autres recours, ajoute-t-il.

M. Yakabowich croit que son père aurait été fier de sa détermination à remporter le litige sur les plaques d'immatriculation. La pomme ne tombe jamais loin de l'arbre, et il a toujours su qu'il faut mener le bon combat, déclare-t-il.

Mardi, CBC/Radio-Canada a demandé à Matt Wiebe, le ministre responsable de MPI, s'il avait donné des instructions à la société d'État pour qu'elle change d'avis. Il n'a pas répondu directement, mais s'est dit satisfait de ce changement d'avis.

Pour moi, il s'agit d'une demande raisonnable, celle d’un ancien combattant qui essaie de rendre hommage aux forces armées et plus particulièrement au jour J, dit-il.

Cela semblait être quelque chose qu'il fallait réexaminer, et je suis heureux que MPI fasse ce changement et permette que cela se produise, soutient le ministre.

M. Yakabowich espère que la plaque d'immatriculation sera prête à temps pour le 80e anniversaire du jour J, le 6 juin.

On m'a promis que cela prendrait trois à quatre semaines environ, dit-il.

Une marque d’héritage familial

Le père de M. Yakabowich a servi dans le régiment du Queen's Own Cameron Highlanders of Canada. Il se trouvait sur la plage Juno lors du débarquement de Normandie, le 6 juin 1944.

Je voulais avoir cette plaque pour rendre hommage à mon père qui a servi ce jour et qui a été gravement blessé, explique M. Yakabowich.

M. Yakabowich est lui-même un ancien combattant. Il a fait partie du régiment Princess Patricia's Canadian Light Infantry pendant 22 ans et a effectué six missions à l'étranger, avant de prendre sa retraite.

J'ai acheté une moto et j'ai voulu obtenir des plaques personnalisées, et j'ai demandé la mention "Jour J" pour commémorer les vétérans d'hier et d'aujourd'hui, et pour rendre hommage à mon père qui a participé à cette opération, raconte-t-il.

D'autres plaques rejetées

Dans la lettre adressée à M. Yakabowich, MPI indique qu'il peut faire appel de la décision dans les 30 jours en écrivant au registraire des véhicules à moteur.

Il affirme qu'il a entrepris cette démarche et que le registraire examinera la question une troisième fois.

M. Yakabowich n'est pas le premier Manitobain à faire part publiquement de sa frustration au sujet de plaques d'immatriculation rejetées.

En 2017, la société d'État a révoqué la plaque ASIMIL8 de Nicholas Troller sur le thème de Star Trek, au motif qu'elle était jugée offensante pour les peuples autochtones en raison de l'histoire des politiques d'assimilation du gouvernement. M. Troller a porté cette affaire devant les tribunaux, mais a perdu.

En 2019, un Winnipégois s'est adressé au tribunal pour que sa plaque d'immatriculation personnalisée NDN CAR lui soit restituée après que MPI l'eut jugée offensante. Il a pu conserver sa plaque après avoir conclu un accord à l'amiable avec l'assureur.

Selon La Presse canadienne, d'autres demandes de plaques d'immatriculation, comme HYZNBRG, HOLYCOW, PWALKER, BEAVER, MMMBEER, OVRTAXED, SOBR1 et NOTACOP, ont été refusées par MPI.

Selon le site web de MPI, les slogans peuvent être refusés s'ils sont considérés comme étant :

  • Profanes, désobligeants, insultants ou obscènes

  • À caractère sexuel

  • Discriminatoires

  • Violent ou lié à une activité criminelle

  • Liés à l'alcool ou à la drogue

  • Liés à la vitesse ou la promotion d'un comportement de conduite à risque

  • À caractère religieux

  • Liés au nom d'une personnalité politique, d'un dignitaire ou d'un représentant des forces de l'ordre

  • Liés à des mouvements politiques ou sociaux

  • Des propriétés intellectuelles (comme les marques déposées).

MPI impose la somme de 100 $ pour l'achat de chaque plaque personnalisée, tandis que le coût d'une plaque d'immatriculation ordinaire et d'une plaque bilingue indiquant Bienvenue est de 7 $.

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