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Stratégie du caribou : des attentes élevées en Gaspésie

Un caribou dans un champ.

La stratégie de protection du caribou a été repoussée à de nombreuses reprises par Québec. (Photo d'archives)

Photo : iStock

Alors que le gouvernement provincial doit dévoiler aujourd’hui sa stratégie partielle pour protéger les hardes de caribous en Gaspésie et dans Charlevoix, les attentes sont élevées en Haute-Gaspésie, où les élus et l’industrie récréotouristique espèrent que leurs demandes auront été entendues par Québec.

Le préfet de la Haute-Gaspésie, Guy Bernatchez, souhaitait que le gouvernement dépose la stratégie pour la région, mais il avoue avoir des préoccupations sur les possibles impacts économiques pour la MRC.

C’est certain qu’on craint des répercussions économiques. On n’est pas bien positionnés en Haute-Gaspésie pour en recevoir. On est quand même la MRC la plus dévitalisée du Québec.

C'est dans sa MRC de la Haute-Gaspésie que se situe le parc national de la Gaspésie et la réserve faunique des Chic-Chocs, où habite la harde de caribous montagnards, une espèce menacée.

On a essayé de travailler en mode solution avec le gouvernement. On a présenté un plan de développement récréotouristique ces derniers mois avec beaucoup d’ambitions pour la suite des choses, ajoute le préfet.

Guy Bernatchez.

Le préfet de La Haute-Gaspésie, Guy Bernatchez (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Il reste à peine une trentaine de caribous montagnards en Gaspésie, malgré les efforts de protection déployés ces dernières années. À Charlevoix, la harde compte 31 individus, un sommet, grâce à 11 naissances l’an dernier.

Guy Bernatchez a notamment appuyé les pressions de l’industrie récréotouristique dans la région qui demandaient que Québec présente sa stratégie, invoquant le manque de prévisibilité pour l’industrie à l’heure actuelle.

On attend le dépôt de la stratégie pour savoir où on s’en va et si l’industrie récréotouristique a été écoutée et pour qu’on soit capables d’avoir des solutions qui allient protection du caribou et développement de notre industrie, explique Antoine Blier, directeur général de la coopérative RAC, située à Rivière-à-Claude.

Antoine Blier debout sur un sentier glacé, les monts Chic-Chocs en arrière de lui.

Antoine Blier, directeur général de la coopérative de plein air RAC. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Emma Guerrero Dufour

Il espère que la province misera sur une gestion dynamique du territoire et permettra des aménagements légers dans l’habitat du caribou.

Quand on parle du parc national de la Gaspésie et de la réserve faunique des Chic-Chocs, le territoire qui est autorisé pour la pratique du ski hors-piste est une dizaine de montagnes. Le ministère de l’Environnement fait actuellement de la gestion dynamique sur ce territoire, sauf que le problème c’est qu’ayant un petit nombre de montagnes, quand il y a la fermeture de 75 % de ces montagnes-là, il en reste trois et elles sont achalandées.

Ce qu’on veut, c’est agrandir le nombre de territoires skiables pour quand on a des fermetures périodiques, on ait un plan de rechange, explique-t-il.

La gestion dynamique du territoire consiste à permettre l'accès aux montagnes en l'absence de caribous et à l'interdire quand l’espèce y a été repérée ou signalée.

Quand on parle de gestion dynamique du territoire, c’est qu’on veut avoir plus d’options pour ne pas aller là où il y a le caribou. Autant à l’intérieur du parc, qu’à l’extérieur du parc. On veut avoir la flexibilité d’aller où il n’y en a pas, ce qu’on ne peut pas faire en ce moment, dit Antoine Blier.

Un skieur aux Champs-de-Mars dans la réserve faunique des Chic-Chocs

Un skieur dans les Chic-Chocs. (photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / William Bastille-Denis

Guy Bernatchez renchérit. Il estime que les mesures intérimaires de protection ont imposé trop de contraintes à l’industrie dans la région.

On a beaucoup d’espoir avec ce projet-là parce que les mesures intérimaires étaient un frein majeur au développement. Il y avait beaucoup de questionnements pour la suite des choses et le ministère de l’Environnement était très sévère avec ces mesures intérimaires, dit Guy Bernatchez.

Avec une stratégie officielle, on va savoir où on s’en va.

Une citation de Guy Bernatchez, préfet de La Haute-Gaspésie

On souhaite avoir accès aux 25 sommets de mille mètres et plus dans notre arrière-pays, interreliés avec une gestion dynamique du troupeau de caribou en espérant que ça puisse vraiment être mis de l’avant, précise le préfet.

Des mesures de mitigation pour l’industrie forestière

Guy Bernatchez souhaite aussi des mesures pour amoindrir l'impact de la stratégie sur l’industrie forestière et accélérer la fermeture des chemins forestiers laissés à l’abandon.

On est conscients qu’il n’y aura plus d’aménagement forestier dans le parc et autour du parc, pour rétablir les vieilles forêts qui sont essentielles à la survie du troupeau de caribou, mais si on s’éloigne de ce territoire-là, on espère aussi des mesures de mitigation majeures pour l’aménagement forestier, pour ne pas trop perdre de volume, explique Guy Bernatchez.

Autour du parc, sûrement qu’ils vont vouloir continuer de fermer des chemins, replanter et faire en sorte que les vieilles forêts reprennent leur place. On est bien ouverts à ça, on est conscients de ça, qu’il va peut-être y avoir un nouveau territoire qui ceinture le parc pour agrandir la zone de l’habitat essentiel, ajoute Guy Bernatchez.

Les secteurs possibles

Selon Antoine Blier, quelques secteurs pourraient être propices à un élargissement des usages sans nuire aux caribous.

Notre rêve le plus utopique, ce serait d’avoir accès à certains sommets des monts McGerrigle, qui sont au-dessus de mille mètres et qui sont super importants pour la qualité de la neige.

On s’attend aussi d’être capables de développer à l’extérieur du parc de la Gaspésie, sur le territoire public de Rivière-à-Claude. D’être capables de pouvoir avoir nos permis d’aménagement pour pouvoir faire des sous-bois légers pour la pratique du ski hors-piste, ajoute Antoine Blier.

Selon lui, il demeure primordial de ne pas autoriser les sports, comme l’héliski, dans les secteurs visés par la stratégie.

On ne veut pas que ça devienne un Whistler et qu’on y augmente considérablement l’achalandage. On veut garder ça à petite échelle comme les entreprises de la Haute-Gaspésie, à échelle humaine.

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