Des jeunes adultes se préparent à l’emploi à l’atelier Second souffle à Amos
Mya Lefebvre fabrique une planche de Monopoly en bois. Elle reçoit ici les conseils de l'intervenante Laury Laverdière.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
Depuis sept ans à Amos, des jeunes de 18 à 35 ans créent des objets utilitaires et décoratifs à partir de matériaux récupérés dans un projet préparatoire à l’emploi. L’atelier Second souffle offre un nouveau tremplin à ces jeunes adultes qui ne sont ni aux études ni sur le marché du travail.
C’est par le biais de la menuiserie que les participants développent leurs compétences, leur créativité et leur confiance en soi dans un parcours d’une durée de six mois. Ils bénéficient d’un suivi dans les deux mois qui suivent.
Ça s'adresse vraiment aux gens qui aimeraient travailler des compétences ou même se découvrir, qui ne savent pas nécessairement quoi faire
, explique Laury Laverdière, intervenante jeunesse au Mouvement de la relève d’Amos-région.
Ils peuvent aller expérimenter des métiers, faire des stages. Des fois, ils peuvent se trouver une nouvelle passion dans l'atelier.
Laury Laverdière accompagne les participants dans leur cheminement à l'atelier Second souffle, mais aussi dans les semaines qui suivent leur parcours.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
Au rythme de trois jours par semaine, les participants sont accompagnés dans leur cheminement en atelier. Ils vivent une expérience de travail, apprennent des méthodes de travail sécuritaires et développent des aptitudes professionnelles, personnelles et sociales.
Vers la 20e semaine, peut-être même un peu avant, on commence à regarder avec le participant s’il veut faire des stages, s’il aimerait expérimenter un métier. On commence vraiment à faire le plan de match pour la fin de parcours. Le but, c'est vraiment qu'ils se placent en milieu de travail ou même, des fois, ils retournent à l'école
, souligne Laury Laverdière.
Avec des matériaux récupérés
Tous les objets créés et fabriqués à l’atelier Second souffle le sont à partir de matériaux récupérés. Ce sont des dons de citoyens. Les participants peuvent aussi aller chercher du matériel à l’écocentre. Les objets ainsi produits sont vendus et les revenus servent à acheter des outils, de la peinture et de la colle pour l’atelier.
Dans l'ordre: Mya Lefebre, Rémi Bédard, l'intervenante jeunesse Laury Laverdière, Anthony Deschênes Tremblay, Bryan Chabot et William Caron. Absente de la photo: Laurence Brochu.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
Mya Lefebvre, 20 ans, utilise l’atelier pour fabriquer une planche de jeu de Monopoly en bois. Elle a découvert durant son parcours qui tire à sa fin qu’elle voulait être esthéticienne.
Ça fait peur, je dirais, de ressortir de ma zone de confort, de retourner sur le marché du travail et de recommencer à zéro
, reconnaît-elle d’entrée de jeu.
Mya Lefebvre taille des pièces de bois qui lui serviront pour son projet de planche de Monopoly.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
Mais elle est heureuse d’avoir pu faire différents essais jusqu’à trouver le domaine qui l’intéressait.
« Ça va avoir été bon pour moi. J’ai été dans un CPE et finalement, ce n’était pas pour moi. J’ai fait de la soudure, de la mécanique, de la construction et de l'électricité dans le bootcamp à Rouyn-Noranda. C'était super le fun, mais ce n'est pas mon métier de rêve », affirme Mya Lefebvre.
Reprendre son souffle
William Caron, 21 ans, se réjouit de voir le camion en bois qu’il fabrique de A à Z prendre forme. Il voyait d’abord l’atelier comme une occasion de reprendre son souffle.
J'étais vraiment entre deux jobs, j'étais un peu perdu, je ne savais pas trop quoi faire. Je suis revenu faire mes CV puis ils me l'ont proposé. J’ai fait une visite puis j'ai été charmé. J’étais ici pour reprendre un peu mon souffle, entre le stress que la vie peut apporter, puis les jobs et l’école justement
, confie-t-il.
William Caron prépare les pièces de bois qui lui permettront de construire un camion de A à Z.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
À mi-parcours, il a déjà trouvé sa voie.
J'ai fait comme un élève d'un jour dans la vente et conseil. Là, je fais toutes mes démarches pour retourner à l'école pour finir mon test de développement général qui donne accès à la formation professionnelle pour m’en aller dans ce cours-là
, précise William Caron.
Ne pas être isolé
Anthony Deschênes Tremblay, 30 ans, peint des capsules de bouteilles qu’il a d’abord pliés en deux. Il va les utiliser pour reproduire un hibou sur une planche de bois.
Anthony Deschênes Tremblay peint des capsules de bouteilles pour un projet d'artisanat.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
Il sait déjà qu’il veut être boucher. Il fréquente l’atelier Second souffle pour mieux se préparer au marché de l’emploi et c’est mission accomplie après neuf semaines.
La vie, c’est toujours un travail sur soi. Je travaille déjà beaucoup d'affaires personnellement, mais ici, c'est vraiment pour ma ponctualité. Puis, ça fait du bien aussi de ne pas être isolé
, souligne-t-il.
Depuis 2017, l’atelier Second souffle a accompagné une cinquantaine de personnes. Ils sont six présentement à effectuer le parcours.
