Le jury chargé du procès du présumé tueur en série Jeremy Skibicki a été formé

La sélection du jury dans l'affaire d'un présumé tueur en série accusé d'avoir tué quatre femmes autochtones à Winnipeg au printemps 2022 s’est faite, au palais de justice de la capitale manitobaine. Neuf femmes et trois hommes se présenteront au tribunal durant les six prochaines semaines, jusqu’à la fin du procès.

L'accusé, Jeremy Skibicki, était présent tout au long de la procédure, assis entre deux agents de police.

L’homme, âgé de 37 ans, plaide non coupable à quatre chefs d'accusation de meurtre au premier degré de Morgan Harris, de Marcedes Myran et de Rebecca Contois. Il est aussi accusé pour le meurtre d'une quatrième femme non identifiée, à qui le nom de Mashkode Bizhiki'ikwe, ou Buffalo Woman, a été attribué. Son corps n'a pas été retrouvé.

Pendant deux heures, le juge Richard Saul a procédé à la sélection du jury, en face d‘un parterre d'avocats et de quelques membres du public. Au même moment, des femmes présentes dans l'audience se sont retirées quelques instants à l'extérieur de la salle, envahies par l'émotion.

Selon la police, les corps de Marcedes Myran et de Morgan Harris se retrouveraient dans la décharge de Prairie Green, à l'extérieur de Winnipeg. Seuls les restes humains de Rebecca Contois ont été retrouvés, au printemps 2022, dans la décharge du chemin Brady, à Winnipeg.

Une procédure complétée en une matinée

Au total, 21 personnes ont défilé devant le juge avant la sélection finale. À tour de rôle, elles ont d'abord prêté serment et étaient ensuite amenées à répondre à sept questions conçues pour évaluer leur aptitude à devenir jurés pour cette affaire. Parmi les candidats, sept personnes ont choisi de se désister par la suite.

Tout d’abord le juge leur a demandé si elles avaient entendu, d’une quelconque façon, parler de cette histoire. Ensuite, il a cherché à savoir si elles avaient déjà publié un message sur les réseaux sociaux ou déjà participé à une manifestation ou un événement lié au dossier.

Par ailleurs, le juge a questionné les jurés sur leur habileté à juger ce dossier sans que leur avis puisse être influencé par le fait que ce sont des femmes autochtones qui sont ici ciblées. Enfin il leur a demandé leur aptitude à émettre un jugement en se basant sur les preuves, et en incluant éventuellement la possibilité de faire face à une situation où l’accusé pourrait être jugé non criminellement responsable en raison d‘un problème mental.

Aux 12 jurés sélectionnés s’ajoutent 2 autres personnes, un homme et une femme, désignées à titre de suppléants. Un peu plus de la moitié des jurés ont déclaré avoir déjà entendu parler de l'affaire. Une femme sélectionnée a mentionné avoir fait un don à un camp pour l'une des victimes de ce dossier.

À la fin de la procédure, le juge a rappelé aux jurés la difficulté de leur mandat et les responsabilités qui leur incombent désormais, tel qu’éviter de prendre des conclusions hâtives ou encore partager des informations confidentielles à qui que ce soit.

Les audiences débuteront la semaine prochaine et le procès devrait durer six semaines. Les jurés seront appelés à revenir au tribunal le 8 mai 2024.

Avec des informations de Caitlyn Gowriluk