Les citoyens de Compton se mobilisent pour sauver leur pont
La pétition a déjà reçu des centaines de signatures.
Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Rousseau
La mobilisation se poursuit à Compton pour tenter de sauver un pont qui est arrivé à la fin de sa durée de vie. Des citoyens s'inquiètent d'être isolés et de devoir faire d'importants détours si le ministère des Transports choisit de ne pas le reconstruire. Une pétition a été lancée pour demander au gouvernement de le préserver.
Le pont Cookshire, construit en 1945, enjambe la rivière Moe à Compton. Il est dans un piètre état et comme il ne peut être réparé, il devra être démoli.
La grande question, sera-t-il reconstruit?
De nombreux citoyens de Compton s'inquiètent que non.
Caroline Pilote habite juste à côté de l'infrastructure. Elle est l'une des instigatrices d'une pétition, qui réclame la reconstruction du pont.
Si on n'a plus de pont, il faut faire un détour de plus de 7 km, mais par des chemins de graviers souvent impraticables.
Je trouve que c'est un mépris pour le milieu rural et c'est de nous couper d'un lien avec notre communauté.
Caroline Pilote est l'une des instigatrices de la pétition.
Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Rousseau
Pour l'éclairer dans sa décision, le ministère des Transports a mandaté une firme pour réaliser une étude terrain.
L’étude est toujours en cours, donc le ministère attend le rapport dans les prochaines semaines
, explique la conseillère en communications du ministère des Transports, Jeanne Séguin-Laflamme.
Des producteurs agricoles du secteur tiennent aussi au pont Cookshire. Maurice Lanctôt est producteur laitier. Comme les camions poids lourds ne peuvent plus circuler depuis 2021, il en ressent déjà les impacts.
On a le camion à lait qui vient aux deux jours, on a les livraisons de moulée, les livraisons de produits sanitaires. […] Si on fait faire des travaux à l'heure, ça nous occasionne des frais de plus.
Le maire de Compton fera tout ce qu'il peut pour convaincre le ministère des Transports de ne pas abandonner ses citoyens.
Parmi les options, il y en a une qui est non-reconstruction. Celle-là, je veux qu'elle soit rayée de la liste
, implore Jean-Pierre Charuest.
Il l'a d'ailleurs mentionné au ministre responsable de la région de l'Estrie, François Bonnardel, lors de son passage à Sherbrooke au début du mois d'avril.
Le maintien des infrastructures routières, c'est la base. Si on veut dynamiser les communautés, il faut toujours bien être capable de s'y rendre.
Le pont, construit en 1945, présente des signes évidents de détérioration.
Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Rousseau
Reconstruire le pont où transitent environ 230 véhicules par jour coûterait plusieurs millions de dollars. Le ministère des Transports annoncera ses intentions au début de l'été et assure que l'opinion des citoyens, qui ont été consultés, sera considérée.
C’est dans ce souci-là que l’étude a été commandée. C’est afin d’avoir les meilleures données, autant quantitatives que qualitatives pour prendre la meilleure décision possible
, souligne Mme Séguin-Laflamme.
Pour Caroline Pilote, cet enjeu local devrait interpeller toutes les communautés rurales.
Si le pont n’est pas reconstruit et qu’on n’a plus de pont, ça ne sera pas le premier ni le dernier. Il va y en avoir partout au Québec.