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Les chiens d’assistance pour santé mentale moins bien accueillis que les chiens Mira

Un chien beige et noir est assis au pied de sa maîtresse et porte un dossard qui le désigne comme chien d'ssistance.

Les chiens d'assistance qui accompagnent les gens atteints de maladie mentale n'ont pas le même accès que les chiens Mira, ce qui désole ceux qui en ont besoin.

Photo : Radio-Canada / Daniel Ricard

Les chiens guides Mira sont désormais bien connus de la population. Il en va toutefois autrement pour les chiens d’assistance qui accompagnent les personnes atteintes de problèmes de santé mentale.

Les bénéficiaires de chiens d'assistance psychologique, qui souffrent par exemple d’anxiété ou d’agoraphobie, rencontrent de nombreuses difficultés et voient plusieurs portes se fermer devant eux.

C’est le cas de Roxanne Raymond, bénéficiaire de l’organisme L’Espoir canin. Cette femme a reçu des diagnostics du trouble de la personnalité limite et d’un syndrome de stress post-traumatique et elle souffre de dépression.

Elle est actuellement en arrêt de travail et a bien besoin de son chien, Heidi, qui l'aide à apaiser ses crises de panique. Après l’avoir alertée d’un rythme cardiaque trop élevé, Heidi fait de la pressothérapie sur sa maîtresse, c’est-à-dire qu’elle se couche de tout son long sur Roxanne, le temps qu’elle recouvre son calme.

En plus de lui rappeler de prendre ses médicaments, Heidi la tient à l'œil même la nuit. Quand je fais des cauchemars, elle me réveille. Elle est là pour le réconfort, explique Mme Raymond.

Roxanne Raymond est accroupie derrière sa chienne d'assistance.

Le reportage d'Amélie Simard-Blouin

Photo : Radio-Canada / Daniel Ricard

La bénéficiaire espérait bientôt reprendre le travail avec sa fidèle compagne à quatre pattes, mais son employeur a refusé sa demande. Comme elle travaille dans une usine, elle est consciente que son chien ne pourrait pas être près d’elle en tout temps. C’est pourquoi elle avait proposé à son employeur de laisser Heidi dans une cage, à l’intérieur d’une salle de repos, pour seulement aller la voir durant ses pauses ou lorsque l’anxiété aurait grimpe en flèche. Encore une fois, la réponse a été négative.

Mme Raymond projette donc de se trouver un nouvel emploi qui lui permettra d’avoir sa chienne à ses côtés, mais elle s’inquiète de ne pas trouver un employeur qui les accepterait toutes les deux. Ils ne me diront pas qu'ils refusent à cause que j'ai un chien, mais la difficulté est là, assure-t-elle.

Refus aussi à l'école

Caroline Isabelle est dans une situation similaire. Son chien Summer est d’une grande aide pour sa fille âgée de 16 ans, qui souffre d'anxiété et d’agoraphobie. Or, la direction de l’école refuse de permettre à sa fille d’être accompagnée de son chien. Ils nous disent que ça va partir une mode, que tout le monde va vouloir apporter leur chien à l'école, raconte Mme Isabelle.

Caroline Isabelle entoure de ses bras son chien, qui est assis à ses côtés.

Caroline Isabelle et sa chienne, Summer

Photo : Radio-Canada / Daniel Ricard

Cette mère de famille est déçue des raisons pour lesquelles Summer n’aura pas accès aux classes de sa fille. Les problèmes d’allergies potentiels en font partie. Mme Isabelle assure pourtant que son adolescente en a grandement besoin, elle qui doit aller chercher sa fille environ trois fois par semaine à l’école à cause de crises de panique.

J’ai réalisé que tant et aussi longtemps qu’on n’en a pas un à la maison ou qu’on n’en côtoie pas, on ne peut pas comprendre l’utilité [d'un chien d'assistance], renchérit Mme Isabelle.

Le propriétaire de L’Espoir canin, Cédrick Gauthier, qui entraîne Heidi et Summer, se dit outré des nombreux refus qu'essuient ces deux femmes. Il ajoute que ce ne sont pas des cas isolés. Il s’agit, selon lui, de discrimination envers les bénéficiaires.

Même si les chiens guides et les chiens d'assistance sont reconnus comme un moyen de pallier un handicap, selon la Commission des droits de la personne, Roxanne Raymond croit qu'il y encore beaucoup de sensibilisation à faire. Moi, mon chien, c’est comme si quelqu’un avait une jambe cassée et avait des béquilles. T’en as besoin. J’ai besoin de mon chien pour fonctionner, insiste Mme Raymond.

Un spectacle-bénéfice qui mettra en vedette Rita Baga sera présenté à Baie-du-Febvre le 26 avril pour amasser des fonds afin d'aider à payer les formations aux bénéficiaires qui en ont moins les moyens. Il faut savoir que ces formations coûtent environ 7000 $. La soirée servira aussi à sensibiliser le public à la différence.

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