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L’Ontario autorise l’intelligence artificielle à aider les médecins

Image de stéthoscopes avec code hexadécimale en surimpression

Les discussions médicales pourraient être transcrites directement avec l'aide de l'intelligence artificielle, plutôt que dictées.

Photo : Radio-Canada / Martin Lessard

Radio-Canada

L’Ontario va autoriser les médecins de famille à avoir recours à l'intelligence artificielle pour retranscrire leurs discussions avec les bénéficiaires qui l’acceptent.

Ce projet-pilote fait partie d’un ensemble de mesures pour alléger les tâches administratives des médecins. Le gouvernement provincial espère ainsi faire gagner 95 000 heures aux praticiens et praticiennes chaque année.

De manière plus concrète, cela représente le temps pour 12 patients supplémentaires par mois, selon le gouvernement.

Les représentants de la profession se disent satisfaits par cette innovation, qu’ils avaient eux-mêmes proposée. Cette décision ne soulève pas de critiques majeures de l’opposition, qui demande néanmoins des garanties sur l’anonymat.

150 fournisseurs de soins primaires seront équipés d’un logiciel appelé Scribe. Selon une recherche citée par le gouvernement, la retranscription des notes médicales réduit de moitié le temps consacré à remplir de la documentation.

En plus de l'annonce sur l'intelligence artificielle, la province prévoit interdire aux employeurs d'exiger à leurs employés un billet du médecin pour les courtes absences.

La ministre de la Santé, Sylvia Jones, assure que ces changements permettront aux médecins de famille de passer plus de temps avec leurs patients et moins à remplir de la paperasse.

La fin des billets du médecin

Nous interdirons aux employeurs d’exiger un billet du médecin pour un congé maladie avec protection d'emploi, annonce la ministre. La population ontarienne a le droit à trois jours de congé maladie par an avec protection d'emploi.

Un projet de loi du ministère du Travail sera bientôt déposé pour interdire aux employeurs d'exiger un billet du médecin en cas de congé maladie dans ces circonstances. Les employeurs pourraient toujours demander un autre type de preuve raisonnable, comme une attestation signée par l'employé.

L'Ontario Medical Association [OMA, Association médicale de l'Ontario, traduction libre] est à l’origine de ces évolutions. Nous accueillons favorablement ces progrès sur nos recommandations pour réduire le fardeau administratif qui représente jusqu’à 19 heures par semaine, explique son président, Dr Andrew Park.

Le Dr Andrew Park.

Dr Andrew Park est le président de l'Ontario Medical Association. Il estime que cette innovation allégera le travail administratif des médecins.

Photo : Radio-Canada / Gracieuseté d'OMA

Il rappelle qu’aujourd’hui 2,3 millions de personnes n’ont pas de médecin de famille. L’OMA aimerait aussi éliminer, rationaliser ou numériser 12 autres types de formulaires.

L’opposition demande des garanties

À l'Assemblée législative, l’opposition n’a pas de désaccord de principe avec cette disposition.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) de l'Ontario aimerait que le total de jours de congés maladie soit porté à 10 par an.

Néanmoins France Gelinas, porte-parole sur les questions de santé pour le NPD, demande à ce que des garanties en termes d’anonymat soient apportées.

On doit s’assurer de maintenir la confidentialité des patients en tout temps et que les patients aient confiance. Donnons-nous le temps de bien faire les choses.

Elle estime que les revendications de l’association des médecins de l’Ontario sont bien documentées et que les billets du médecin pour les courtes absences ne servent à rien.

Même chose pour Dr Adil Shamji, du Parti libéral. Selon lui, pour de courtes absences, de moins de trois jours, c’est raisonnable de ne pas voir un docteur de famille juste pour avoir des papiers.

Le député provincial de Don Valley Est, Adil Shamji lors d'un débat des candidats à la direction du Parti libéral de l'Ontario, le 20 septembre 2023.

Le député provincial de Don Valley Est, Adil Shamji, estime qu'il faudra des garanties strictes de confidentialité si le projet est généralisé.

Photo : Radio-Canada / Michael Wilson

Sur l'intelligence artificielle, il reprend les mêmes inquiétudes. Si on va au-delà de ce projet-pilote, il faudra une liste de vérification pour être sûr que la confidentialité est assurée.

Le recours à l'intelligence artificielle semble excitant, mais ça ne s’adresse pas au cœur du problème, ajoute-t-il. Il insiste sur la nécessité d’embaucher du personnel administratif.

Avec les informations de Mathieu Simard et Camille Gris Roy

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