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Après une consultation publique bondée, Squamish reporte sa décision sur l’hôtel flottant

Un énorme navire flottant sur l'eau.

L'hôtel flottant serait utilisé pour loger les centaines de travailleurs de Woodfibre LNG. Photographié ici sur les rives de Vancouver, il attend désormais sur les rives de Nanaimo en attendant l'émission du permis qui lui permettra de s'installer près de Squamish.

Photo : La Presse canadienne / Jeff Vinnick/Bridgemans

Une audience publique sur l'installation d’un énorme hôtel flottant à proximité de Squamish a duré près de six heures mardi soir. À la fin de la rencontre, le conseil municipal a reporté sa décision d’approbation à la semaine prochaine.

La rencontre a fourni aux résidents de Squamish, une municipalité située à 60 kilomètres au nord de Vancouver, l'occasion de se faire entendre sur la possible utilisation d’un ancien bateau de croisière pour héberger plus de 600 travailleurs d’un projet de gaz naturel liquéfié.

Le projet d'usine, qui est en construction, appartient à Woodfibre LNG, une compagnie privée filiale de l’entreprise singapourienne Pacific Energy Corp.

Près de 250 résidents de la municipalité d’environ 24 000 habitants se sont présentés à la rencontre, qui a duré presque jusque à minuit. La plupart des personnes qui ont pris la parole étaient contre le projet.

Le logement des travailleurs, la dernière étape

Longtemps sujet controversé, l’usine de gaz naturel liquéfié a été approuvée par les gouvernements fédéral et provincial et la Nation Squamish, mais la construction dépend d’un plan pour loger les travailleurs.

Toutefois, Tracey Saxby, qui milite contre la création de l'usine de gaz naturel depuis 2014, se demande pourquoi la compagnie ne crée pas des logements permanents qui pourraient un jour pallier la crise de logement à Squamish, où le taux d'inoccupation est de 0,7 %.

Ils nous donnent une solution bon marché, temporaire, pour loger leurs travailleurs, qui ne seront que de passage.

Une citation de Tracey Saxby, organisation My Sea to Sky

Pourquoi est-ce qu’on accepterait que des gens qui viennent temporairement ici puissent rester dans un bateau qui est définitivement un véhicule […] tandis que les personnes qui vivent dans leur véhicule n'ont pas le droit?, s’est interrogé William Larivière, qui vit depuis quatre ans dans son véhicule à Squamish. Ce dernier, qui n'a pas assisté à la rencontre, fait référence à un règlement municipal passé en 2021 qui limite les espaces où les véhicules peuvent rester stationnés.

Une femme s'adresse à une rencontre publique à Squamish. En arrière plan, des participants à une audience publique, dont plusieurs tiennent des pancartes rouges qui disent « Rejetons l'hôtel flottant ».

Christine Kennedy, présidente de Woodfibre LNG, l'entreprise à l'origine du projet d'une usine de gaz naturel liquéfié à Squamish.

Photo : Radio-Canada

La sécurité publique au coeur des débats

La question de la sécurité publique a été soulevée plusieurs fois en lien avec la présence du campement de travailleurs.

Sue Brown, résidente de Squamish et représentante de l’organisme Justice for Girls, dit que ce genre d'installation présente des risques élevés de violence contre les femmes. Ces campements ont typiquement une culture d’hypermasculinité et une ambiance de travail toxique, dit-elle.

La présidente de Woodfibre LNG, Christine Kennedy, a répondu que chaque travailleur devra suivre une formation sur la sécurité et la conscientisation culturelle. Lors de sa présentation à l’audience publique, elle a ajouté que l'hôtel sera à une distance de 7 kilomètres de la municipalité, ce qui réduira l'accès des travailleurs à la communauté dans d'autres circonstances que pour des urgences médicales.

La compagnie prend au sérieux la sécurité des femmes autochtones et la sécurité de toutes les femmes, qu’elles soient affiliées au projet ou résidentes de la communauté.

Une citation de Christine Kennedy

Le chef héréditaire de la nation Squamish, Dale Harry, a rappelé que sa nation a accepté les engagements de l’entreprise.

L’hôtel fournit un environnement de travail sécuritaire et confortable, y compris pour nos travailleurs autochtones. Pourquoi est-ce qu’on les empêche de gagner leur vie? Ce délai me semble très inutile, a-t-il dit.

Toutefois, le projet polarise aussi des membres de sa communauté. On parle de bénéfices économiques, mais à quel prix? Je suis membre de la nation Squamish et je n’ai jamais été en faveur de ce projet, ni avant ni maintenant, a dit une autre membre de la nation.

À la fin de la rencontre, le conseil municipal a reporté sa décision à la semaine prochaine. Entretemps, le bateau qui deviendrait un hôtel attend son destin sur les rives de Nanaimo, après un long voyage en partance de l’Estonie.

Avec les informations de David Ball

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