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Peine de 60 jours de détention pour la cheffe adjointe du Parti vert Angela Davidson

Angela Davidson joue du tambour, le 24 avril 2024, à Nanaimo.

Angela Davidson, 38 ans, qui se fait appeler Rainbow Eyez, est Kwakwaka’wakw et conseillère élue de la Première Nation Da'naxda'xw. En 2022, elle est devenue cheffe adjointe du Parti vert du Canada.

Photo : Radio-Canada / Claire Palmer

La cheffe adjointe du Parti vert du Canada, Angela Davidson, a été condamnée mercredi, à Nanaimo, à 60 jours de détention et 75 heures de travaux d'intérêt général devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique.

Elle avait été reconnue coupable de sept accusations d’outrage criminel en janvier pour sa participation à des manifestations à Fairy Creek, sur l’île de Vancouver, en 2021 et 2022.

Les manifestations contre l'exploitation des forêts anciennes à Fairy Creek sont considérées comme étant le plus grand mouvement de désobéissance civile pacifique de l'histoire du Canada.

Le juge Christopher Hinkson s’est appuyé sur une longue liste de précédentes décisions dans des affaires similaires de violation d’injonctions lors de manifestations contre des projets de l’industrie, principalement Trans Mountain.

Il a expliqué avoir reçu des lettres soutenant Angela Davidson, notamment de différents organismes autochtones à travers le pays, de Stewart Phillip, président de l'Union des chefs autochtones de la Colombie-Britannique, d’Élizabeth May, cheffe du Parti vert, et de Suzanne Simard, professeure de foresterie à l'Université de la Colombie-Britannique.

Ces lettres, a-t-il expliqué, ont décrit Angela Davidson comme une écologiste passionnée.

Angela Davidson, 38 ans, qui se fait appeler Rainbow Eyez, est Kwakwaka’wakw et conseillère élue de la Première Nation Da'naxda'xw. En 2022, elle est devenue cheffe adjointe du Parti vert du Canada.

Avant l'audience, elle a déclaré qu'il n’y a pas de prix trop élevé pour protéger notre Terre mère et qu'elle continuera à placer les arbres au centre de tout ce qu'[elle] fait.

Nous sommes prêts à tout. Nous avons vu comment les gardiens des terres autochtones partout au Canada ont été emprisonnés. Nous sommes donc prêts à une condamnation qui s'inscrit dans ce système colonial.

Une citation de Angela Davidson, avant la décision sur sa peine

La Couronne demandait 51 jours de détention et des travaux d'intérêt général. La défense d’Angela Davidson demandait qu’elle soit condamnée pour la durée de détention qu’elle avait déjà effectuée, soit 12 jours, et 75 heures de travaux d'intérêt général.

Le juge est donc allé au-delà des recommandations de la Couronne, avec 60 jours, citant le besoin d’augmenter le nombre de jours de détention à chaque nouvelle violation de l’injonction et le fait que la dissuasion est cruciale dans l’autorité de la loi.

Je conclus que les sept accusations d'outrage pour lesquels j'ai déclaré coupable Mme Davidson ne faisaient pas partie d'une série d'actes liés au sein d'un même effort, mais plutôt des actes distincts, délibérément commis sur une période de huit mois. En conséquence, j’estime que les sanctions imposées à Mme Davidson devraient être consécutives plutôt que confondues.

Une citation de Christopher Hinkson, juge, Cour suprême de la Colombie-Britannique
Des personnes devant le tribunal de Nanaimo jouent du tambour, certaines vêtues de chapeaux de cèdre.

Des personnes sont venues soutenir Angela Davidson, lors de l'audience déterminant sa peine, le 24 avril 2024, à Nanaimo.

Photo : Radio-Canada / Claire Palmer

Le système des injonctions dénoncé par Élizabeth May

À l’annonce de la peine, des soutiens d’Angela Davidson ont scandé honte au juge et ceci n’est pas une justice.

Venue soutenir Angela Davidson en personne, Élizabeth May déclarait avant la prononciation de la peine être fière d'être solidaire avec la manifestante.

Elle est si courageuse et elle n'a rien fait qui viole la loi canadienne, à l'exception de ce domaine de droit très étrange appelé loi sur les injonctions qui permet à une entreprise d'obtenir une injonction stipulant qu'un défenseur des terres autochtones ne peut pas continuer à participer à une manifestation non violente contre la perte de notre dernière forêt ancienne.

La députée considère qu'il faut revoir la manière dont les injonctions sont accordées de manière disproportionnée aux intérêts des entreprises qui souhaitent exploiter des forêts, des mines ou construire des pipelines.

Elle regrette que ces injonctions soient en revanche très rarement accordées aux peuples autochtones, aux nations ou aux groupes environnementaux qui cherchent à protéger des écosystèmes en danger.

Avec des informations de Claire Palmer

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