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La population de caribous augmente dans l’Ouest canadien, d’après une nouvelle étude

Des caribous de la rivière George aperçus dans la région de Nain, au Labrador, en 2017.

D'après l'étude, il y a actuellement 4500 caribous recensés en Alberta et en Colombie-Britannique, soit environ 1500 de plus que prévu s'il n'y avait pas eu l'abattage de loups. (Photo d'archives)

Photo : Brandon Pardy

Radio-Canada

Une nouvelle étude fait état d’une augmentation du nombre de caribous en Alberta et en Colombie-Britannique, alors que leur population était autrefois en déclin.

L’étude (Nouvelle fenêtre), publiée dans Ecological Applications (en anglais), conclut que ce rebond est principalement dû à l'abattage de centaines de loups, une politique qui devra probablement se poursuivre pendant des décennies.

Si nous n’abattons pas les loups, compte tenu de l'état de l'habitat que l'industrie et le gouvernement ont autorisé, nous perdrons des caribous, a déclaré Clayton Lamb, l'un des 34 coauteurs de cette nouvelle étude. Ce n'est pas la faute des loups.

La conservation du caribou est considérée comme l'un des problèmes de gestion de la faune les plus difficiles sur le continent.

Ces animaux, représentés au dos de la pièce de 25 cents canadienne depuis 1937, ont besoin d'étendues intactes de forêt boréale ancienne, difficiles à atteindre. Toutefois, ces forêts ont tendance à être exploitées ou forées, ce qui ouvre des routes et des lignes de coupe qui invitent les cerfs et les orignaux, ainsi que les loups qui mangent tout ce qui a des sabots.

Baisse de moitié de la population en 30 ans

Entre 1991 et 2023, les populations de caribous ont chuté de moitié. Plus d'un tiers des hardes ont disparu.

Les gouvernements, les scientifiques et les Premières Nations tentent depuis des années de trouver des moyens de les ramener.

Clayton Lamb et ses collègues ont examiné 40 troupeaux en Colombie-Britannique et en Alberta pour vérifier si quelque chose avait fonctionné. D’après eux, le nombre de caribous a augmenté de 52 % depuis environ 2020 par rapport à ce qu'il aurait été si rien n'avait été fait. Il y en a maintenant 4500 dans les deux provinces, soit environ 1500 de plus que s'il n'y avait pas eu d'abattage de loups, entre autres.

Les aires de répartition de certains troupeaux sont perturbées à près de 90 % par l'industrie, et la restauration de l'habitat est la solution privilégiée. Toutefois, il faut des décennies pour qu'une coupe à blanc ou une ligne de coupe retrouve un statut proche de celui d'une forêt ancienne. C’est notamment pour cette raison que diverses mesures provisoires ont été utilisées.

Tuer des loups : un prix à payer

Comme différentes mesures ont été employées sur différents troupeaux, les chercheurs ont pu lier les tendances démographiques aux interventions.

La stérilisation des loups n'a pas fonctionné parce qu'elle ne pouvait pas être appliquée à un nombre suffisant de prédateurs.

Il en va de même pour la réduction des populations d'orignaux et de cerfs qui attirent les loups dans l'habitat du caribou. Presque toutes ces populations auraient dû être tuées, une décision impopulaire dans des communautés rurales et des Premières Nations, où la chasse est à la fois un passe-temps et une nécessité.

Le déplacement des animaux des grands troupeaux vers les petits n'a été utile que pendant une saison ou deux.

Ce qui a fonctionné, c'est de tuer des loups. À elle seule, la réduction du nombre de loups a augmenté le taux de croissance des sous-populations de caribous des montagnes du Sud d'environ 11 %, indique l'étude.

Ce taux de croissance a augmenté lorsque l'abattage des loups a été combiné à d'autres mesures telles que l'alimentation, l'enclos et la protection des femelles gestantes.

En 2020 et en 2021, l'Alberta a abattu 824 loups. En Colombie-Britannique, 1944 loups ont été tués depuis le lancement par la province de l’opération d'abattage de ces mammifères carnivores sauvages, en 2015. Ces données ont été obtenues en décembre par CBC en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.

CBC a également découvert que le gouvernement britanno-colombien a dépensé plus de 10 millions de dollars dans l’abattage des loups.

Les loups sont tués par des tireurs à bord d'hélicoptères qui utilisent des fusils semi-automatiques avec des lunettes de visée à point rouge pour cibler les zones qui entraîneront une mort rapide.

Des loups dans la neige.

En 2020 et en 2021, l'Alberta a abattu 824 loups. En Colombie-Britannique, 1944 loups ont été tués depuis 2015. (Photo d'archives)

Photo : Shutterstock / Dennis W Donohue

Une mesure controversée qualifiée de « cruelle »

Si le rapport note que la réduction du nombre de loups a contribué à la croissance de la population de caribous dans les deux provinces, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une mesure vivement dénoncée par des groupes de défenses de la faune.

Un sondage en ligne réalisé en 2021 auprès de plus de 15 000 Britanno-Colombiens avait révélé que 59 % des personnes interrogées étaient opposées à la réduction des prédateurs pour le rétablissement du caribou, tandis que 37 % y étaient favorables.

Avec les informations de La Presse canadienne et de CBC

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