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Le PQ demande la démission du député Eric Lefebvre

Pascal Bérubé en point de presse.

Pascal Bérubé croit qu'Eric Lefebvre fait face à une « question éthique et morale ». (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Le Parti québécois (PQ) réclame d'Eric Lefebvre qu'il abandonne son siège à l'Assemblée nationale sans attendre le déclenchement d'une élection dans la circonscription fédérale de Richmond-Arthabaska, où il compte se présenter pour le Parti conservateur du Canada (PCC).

La demande est venue du député Pascal Bérubé, mardi avant-midi, en point de presse à Québec. Selon lui, M. Lefebvre, qui a déjà démissionné de son poste de whip du gouvernement, devrait immédiatement céder son siège au Salon bleu.

On ne peut pas se consacrer totalement à son rôle de député si on est engagé dans une campagne à promouvoir quelque chose de complètement différent au niveau fédéral, a fait valoir M. Bérubé.

S'il se porte candidat au fédéral, de toute façon, une partielle devra tôt ou tard être déclenchée dans la circonscription d'Arthabaska, dans la mesure où les prochaines élections fédérales se dérouleront forcément avant le prochain scrutin québécois, prévu à l'automne 2026.

Dans ce contexte, la chose à faire pour Eric Lefebvre est de démissionner tout de suite, croit M. Bérubé.

Qu'il quitte maintenant. Ça va donner l'occasion, dès 2024, de déclencher une élection partielle et il y aura un député pour qui l'Assemblée nationale sera le premier choix.

Une citation de Pascal Bérubé, député du Parti québécois

Eric Lefebvre a fait savoir à François Legault la semaine dernière qu'il entendait porter les couleurs du PCC lorsqu'une élection sera déclenchée dans Richmond-Arthabaska, actuellement représentée aux Communes par Alain Rayes, un ancien conservateur devenu indépendant qui a déjà fait savoir qu'il ne se représentera pas.

Une telle annonce, qui a suscité de la « déception » chez ses collègues, lui a valu d'être exclu du caucus de la Coalition avenir Québec (CAQ).

M. Lefebvre a toutefois indiqué qu'il entendait continuer à siéger comme député indépendant à Québec, et ce, tant et aussi longtemps qu'un scrutin ne sera pas organisé dans Richmond-Arthabaska.

Sa candidature a d'ailleurs été présentée par Pierre Poilievre en personne, dimanche dernier, à Victoriaville.

M. Lefebvre sortant du Salon rouge.

Le député d'Arthabaska, Eric Lefebvre, était whip en chef du gouvernement Legault depuis la première élection de celui-ci, en 2018. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

À l'heure actuelle, le PQ est le seul parti d'opposition à exiger ouvertement qu'Eric Lefebvre quitte son siège de député pour se consacrer exclusivement à sa candidature au fédéral.

Le Parti libéral du Québec (PLQ) et Québec solidaire (QS) considèrent plutôt qu'il revient au principal intéressé de déterminer s'il est toujours apte à représenter ses électeurs tout en menant en parallèle des activités partisanes au niveau fédéral.

En guise de réplique à la sortie péquiste, Eric Lefebvre a fait savoir mardi après-midi qu'il n'avait pas l'intention de quitter son siège.

Comme député indépendant, je respecte toutes les règles d'éthique et de déontologie, alors j'ai l'intention de poursuivre le travail avec le même acharnement, a-t-il déclaré en mêlée de presse.

L'article 17 de la Loi sur l'Assemblée nationale du Québec prévoit que le siège d'un député devient vacant de facto s'il est nommé au Sénat canadien ou s'il est candidat à une élection fédérale ou à une élection provinciale dans une autre province.

Eric Lefebvre a été élu une première fois avec la CAQ dans la circonscription provinciale d'Arthabaska en 2016 lors d'une élection partielle. Il a ensuite été réélu dans le même comté en 2018 et en 2022.

Dimanche, lors de sa première apparition publique depuis son exclusion du caucus de la CAQ, M. Lefebvre a défendu sa décision de se lancer avec le PCC en affirmant qu'il s'agissait de sa famille politique depuis deux décennies. Avant tout, je suis un conservateur fédéral depuis 20 ans, a-t-il dit.

M. Lefebvre a déjà été candidat pour le PCC dans Richmond-Arthabaska en 2008. Il avait toutefois été battu par le bloquiste André Bellavance.

Avec les informations de La Presse canadienne

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