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Un groupe écologiste ontarien demande l’interdiction des herbicides en forêt

Des arbres dans la fumée.

Le groupe Stop the Spray revendique un environnement sain dans les forêts du Nord de l'Ontario en bannissant l'emploi des herbicides. (Photo d'archives)

Photo : Avec l'autorisation de Sheila Girard

Le groupe Stop the Spray (Arrêter la pulvérisation), composé de chasseurs et de pêcheurs, de communautés et de trappeurs des Premières Nations ainsi que d'autres personnes qui revendiquent un environnement sain dans les forêts, demande au gouvernement d’arrêter l'utilisation d'herbicides chimiques dans les forêts du Nord de l'Ontario.

Les membres du groupe ont signé une pétition qui a été présentée lundi à l'Assemblée législative de l'Ontario par la députée provinciale de Nickel Belt, France Gélinas.

Le fondateur de Stop the Spray, Joël Theriault, affirme que les herbicides ont de fâcheuses conséquences sur les composantes de l’écosystème, dont les animaux.

C'est préoccupant de voler pendant des semaines au-dessus des forêts dans le Nord de l’Ontario sans voir un ours, un loup ou un élan dans un rayon de plus d’un kilomètre autour de vous, déclare M. Theriault qui est un chasseur, pilotant souvent un avion Beaver.

Il impute cette situation au gouvernement de l’Ontario qui utilise des herbicides contenant du glyphosate dans la gestion de la végétation forestière.

Lorsque vous pulvérisez la forêt avec ces produits chimiques, cela dégrade rapidement le sol, la mousse, la végétation, et il y a une énorme libération de dioxyde de carbone, affirme-t-il.

Joel Theriault affirme avoir mangé un ours contaminé par des herbicides et en est tombé malade.

J'ai recherché en ligne et les symptômes que nous avions, moi et d’autres qui en avaient pris, correspondaient à une surexposition aux herbicides à base de glyphosate, dit-il.

Trois personnes à un kiosque.

Le groupe Stop the Spray, formé entre autres de chasseurs, lutte contre l'utilisation d'herbicides chimiques dans l'industrie forestière.

Photo : Avec la permission de Joel Theriault

Quand ils renouvellent certaines espèces d’arbres, celles-ci ne repousseront pas parce que la lumière du soleil ne parviendra pas au sol, fait-il remarquer.

Ils mettent un tas de produits chimiques dans des hélicoptères, ils pulvérisent toute la zone pour tout tuer afin que davantage de soleil atteigne le sol.

Une citation de Joël Theriault, fondateur du groupe Stop the Spray

M. Theriault mène cette bataille depuis une vingtaine d’années.

Ils m’ont toujours répondu qu’ils allaient en faire une étude, dit-il.

Des solutions de rechange

Nelson Thiffault, chercheur scientifique pour Ressources naturelles Canada souligne que l'herbicide pulvérisé n'est qu'un des nombreux outils utilisés dans la gestion forestière.

Il indique qu’il y a une série de mesures qui peuvent être utilisées au début de la succession forestière. Après une coupe forestière ou une perturbation naturelle comme un feu, une épidémie majeure d'insectes, par exemple.

L'utilisation d'herbicides chimiques est l’un de ces traitements, mais il y a aussi des traitements mécaniques à l'aide d'une préparation de terrain, l’utilisation de débroussailleuses, et d’autres, explique l’ingénieur forestier.

Chaque traitement en gestion de la végétation a ses avantages et ses inconvénients.

Une citation de Nelson Thiffault, chercheur scientifique pour Ressources naturelles Canada

Pour lui, il revient aux gestionnaires de forêts d’évaluer les effets des uns et des autres.

Les aménagistes doivent prendre en compte une multitude de facteurs. Évidemment les aspects associés à l'écologie, comment l'écosystème réagit aux différents traitements qui sont utilisés, tient-il à souligner.

Les herbicides ne sont pas utilisés à grande échelle, dit la province

Dans un courriel, le ministère des Ressources naturelles et des Forêts a répondu que le glyphosate et le triclopyr sont utilisés pour garantir que la province dispose d'un approvisionnement adéquat en forêts saines et en régénération.

Les herbicides affectent chaque année moins de 0,2 % de la superficie forestière aménagée. En fait, ils sont généralement limités à une ou deux applications par zone sur une période de 70 à 90 ans, précise une porte-parole du ministère.

Les gestionnaires forestiers de l’Ontario priorisent les mesures de sécurité, telles que des zones tampons, malgré l’utilisation rare d’herbicides, ajoute-t-elle.

Elle ajoute que Santé Canada a étudié l'impact environnemental du glyphosate et a confirmé son innocuité lorsqu'il est utilisé correctement.

À l’heure actuelle, le Québec est la seule province canadienne qui interdit les herbicides dans l’industrie forestière.

Avec les informations d’Aya Dufour de CBC

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