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Un adolescent frôle la mort après avoir inhalé du monoxyde de carbone au travail

Un photomontage de Wil Krotenko.

Wil Krotenko a été victime d'une intoxication au monoxyde de carbone à son premier jour au travail.

Photo : Gracieuseté: Kelly Krotenko

Wil Krotenko, un adolescent de 14 ans, a frôlé la mort en inhalant du monoxyde de carbone en travaillant à l'épicerie Gateway Co-op, en Saskatchewan. Ses parents dénoncent les conditions de travail ainsi que l’absence de sanctions de l'employeur incriminé.

Les faits se sont produits le 23 octobre dernier, soit le premier jour d'entrée en fonction de l’adolescent.

Wil Krotenko vit à Canora, qui est situé à environ 235 kilomètres au nord-est de Regina. Il venait d'être engagé par cette épicerie locale.

Il raconte que, ce jour-là, il a commencé à ressentir un malaise lorsque son patron lui a demandé de nettoyer les sections fermées du rayon des viandes avec un pulvérisateur à gaz.

J'ai commencé à avoir des étourdissements et des vertiges, explique-t-il.

Wil Krotenko affirme qu'il a alors titubé jusqu'à l'entrée du magasin. Je crois que c'est à ce moment-là que je me suis effondré.

L'état de l’adolescent était si grave qu'il a dû être transporté par avion à l'Hôpital Misericordia, à Edmonton, en Alberta. Il souffrait d'une intoxication au monoxyde de carbone.

Il était pratiquement aux portes de la mort, affirme le père de Wil, Kurt Krotenko.

S'il s'était évanoui dans le rayon boucherie, seul, avec le pulvérisateur en marche, il aurait pu mourir sur place.

Quelques mois ont passé depuis cet incident, mais Wil Krotenko en garde encore des séquelles.

C'est vraiment difficile pour moi de me concentrer lorsque j'ai des maux de tête. Je pense que c'est la raison pour laquelle mes notes ont baissé, explique-t-il.

Wil Krotenko devra être surveillé de très près surtout en ce qui concerne son fonctionnement cardiaque, pulmonaire, ainsi que neurocomportemental. Il n'est donc pas encore tiré d'affaire, indique, pour sa part, Louis Hugo Francescutti, qui travaille comme médecin aux urgences.

Wil Krotenko, au centre, est assis avec sa mère, Kelly, à gauche, et son père, Kurt.

Wil Krotenko, au centre, est assis avec sa mère, Kelly, à gauche, et son père, Kurt.

Photo : Radio-Canada / Adam Bent

Le manque de sanctions dénoncé

Selon le rapport sur la Santé et la sécurité au travail, les niveaux de monoxyde de carbone dans l'espace confiné où Wil Krotenko travaillait étaient jusqu'à 60 fois supérieurs à la normale.

La veille de l'incident, un autre employé qui est aussi adolescent est rentré chez lui malade après avoir utilisé un pulvérisateur à gaz.

Les deux adolescents n'étaient pas surveillés et n'avaient reçu aucune formation sur l'utilisation de cet équipement, indique le rapport.

Des échanges de messages textes confirment qu'un superviseur était au courant de la situation.

Outre ces infractions, le rapport démontre que l’entreprise a enfreint deux autres règles relatives à la santé et à la sécurité au travail, car elle avait permis à des employés de moins de 16 ans de travailler dans un espace dangereux.

Les jeunes travailleurs ont été exposés à des produits chimiques ou à des substances dangereuses, indique le rapport.

Mon fils a failli être tué [...] et il n'y a eu que quatre contraventions pour la coopérative et aucune amende. Je trouve cela ridicule, déplore Kurt Krotenko.

Le professeur agrégé de santé et de sécurité de l'Université de Regina Sean Tucker estime que l'absence de conséquences sévères pour des employeurs qui mettent en danger des travailleurs est un problème de longue date au Canada.

Nous avons besoin d'autres outils comme des sanctions administratives. Ainsi, pour des incidents graves où il n'y aura pas de poursuites judiciaires, il peut y avoir une sanction financière importante, soutient Sean Tucker.

L'épicerie locale Co-op.

Co-op est un acteur important sur le marché des épiceries, avec plus de 240 établissements répartis principalement dans l'Ouest canadien, selon son site Internet.

Photo : Radio-Canada / Adam Bent

Co-op est un acteur important sur le marché des épiceries, avec plus de 240 établissements répartis principalement dans l'Ouest canadien, selon son site Internet. CBC/Radio-Canada a contacté les responsables de l'entreprise, mais ils n'ont souhaité répondre aux questions.

Cependant, dans un communiqué, Gateway Co-op a indiqué : L'incident a été causé par l'introduction d'un équipement non autorisé dans une de nos installations par un employé.

Ce terrible incident aurait pu avoir des conséquences néfastes. Le magasin est résolu à faire en sorte que cela ne se reproduise plus, a ajouté l’entreprise.

Le ministère des Relations du travail et de la Sécurité au travail de la Saskatchewan dit, pour sa part, qu'il n'envisage pas de lancer de poursuites contre l’entreprise pour l'instant.

Avec les informations de Rosa Marchitelli

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